Jean-Luc Mélenchon ne s’excuse pas. « Si M. Cazeneuve estime juste de me faire un procès en diffamation, je l’invite à le faire », a même assené le chef de file de La France insoumise, mardi 30 mai, lors d’une conférence de presse.

M. Mélenchon avait accusé l’ancien premier ministre non seulement d’être responsable de la mort de Rémi Fraisse, mais de s’être « occupé de son assassinat ». Le jeune homme avait été tué en 2014 par le jet d’une grenade de gendarmes près du chantier controversé de barrage à Sivens (Tarn), alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l’intérieur.

Ce matin, sur France Inter, M. Cazeneuve s’était toutefois déclaré prêt à retirer sa plainte pour diffamation contre M. Mélenchon, si ce dernier présentait ses « excuses ».

« Amener cette affaire devant un prétoire »

Lors de sa conférence de presse, M. Mélenchon a affirmé voir dans ce procès la « seule occasion d’amener cette affaire devant un prétoire », en parlant toutefois désormais d’« homicide » et non plus d’« assassinat ».

« Je n’accuse pas M. Cazeneuve d’être venu lui-même assassiner quelqu’un. »

Il a également rappelé avoir déjà demandé sa démission au moment de la mort de Rémi Fraisse.

« Je me suis senti piqué »

Justifiant sa charge contre l’ancien ministre de l’intérieur, Jean-Luc Mélenchon avait expliqué lundi qu’il s’était « senti piqué » par les reproches de M. Cazeneuve sur son attitude face à Marine Le Pen. « Je n’aurais pas dû tenir compte de ce qu’il disait. (…) Je me suis senti piqué et ça m’a fait réagir », a-t-il dit.

Pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle, M. Cazeneuve avait dénoncé « une faute politique et morale » du candidat de La France insoumise, pour « ne pas avoir appelé clairement à voter » pour Emmanuel Macron face à la candidate du Front national.