Le blocage du dépôt Rubis à Grand-Quevilly, entamé à 3 heures mardi 30 mai, a été levé à midi. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

La grève des transporteurs de matières dangereuses (carburants, gaz, produits chimiques…) lancée vendredi par la CGT pour l’amélioration des conditions de travail se poursuit mardi 30 mai. Le mouvement touche essentiellement l’Ile-de-France, mais les perturbations restaient limitées selon l’Agence France-Presse (AFP). Dans la région, 40 stations Total sur 340 n’ont plus de carburant disponible, a assuré le groupe pétrolier.

Seul le dépôt à Rouen (Seine-Maritime) a été « bloqué » par des grévistes, d’après Total, qui évoquait également en matinée une « activité faible » à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à Grandpuits (Seine-et-Marne). Le blocage du dépôt Rubis à Grand-Quevilly, près de Rouen, entamé à 3 heures mardi matin, a été levé à midi. « Le résultat qu’on voulait est là : une partie des camions sont repartis à Gennevilliers où c’était bloqué aussi et ils sont revenus bredouilles », a lancé Luc Gaffet, délégué syndical CGT, seul syndicat appelant à la grève. Le délégué accusait « le patronat » de « jouer le pourrissement ».

La CGT demande l’intervention de la ministre des transports

Avec cette grève, la CGT entend pousser le patronat à « négocier » l’insertion dans la convention collective du transport routier de « spécificités » propres aux matières dangereuses. Elle demande notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l’heure et un treizième mois.

Dans un courrier daté de lundi, la CGT demande à la ministre des transports, Elisabeth Borne, de prendre « l’initiative de l’ouverture d’une négociation avec le patronat » et de recevoir des représentants des chauffeurs. « Ces revendications sont portées par le seul syndicat CGT et aucune négociation n’est envisageable avec un seul syndicat », estimaient pour leur part les fédérations patronales TLF (Transport et logistique de France) et la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).

Comme lundi, l’Union française de l’industrie pétrolière (UFIP) évoque une situation « quasiment normale » à l’échelle nationale, tout en reconnaissant « quelques situations ponctuelles de rupture sur un ou plusieurs produits » en région parisienne. Fabrice Michaud (CGT-Transports) évalue, lui, toujours à « entre 60 et 80 % » de grévistes, au quatrième jour de la mobilisation. Lundi, les fédérations patronales avaient qualifié ces chiffres de « largement exagérés ».