Véronique Avril, la candidate de La République en marche (LRM) pour les élections législatives à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est accusée d’avoir mis en location un appartement dans un immeuble insalubre durant cinq ans, à « un tarif exorbitant », selon une enquête de Mediapart publiée lundi 29 mai.

Le parti d’Emmanuel Macron a précisé lundi soir avoir saisi le « comité d’éthique » pour examiner l’affaire concernant Mme Avril, candidate dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis. Le député sortant, le socialiste Mathieu Hanotin, candidat à sa réélection, a demandé à son adversaire de « se retirer », jugeant les faits « scandaleux », « utilisant la détresse humaine pour faire du profit ».

« Je m’estime victime »

Selon Mediapart, Mme Avril a acheté en 2011 un appartement de 23 m² dans le centre de Saint-Denis, « alors que l’immeuble insalubre était déjà classé depuis des années en état de péril imminent » à la suite d’arrêtés pris en 2004 et 2008.

Cette chargée de mission à la ville de Paris, ancien membre du conseil d’administration de Médecins sans frontières, a notamment loué son bien « à une famille de cinq personnes », pour « 650 euros (charges comprises) » par mois, « soit 28 euros/m² », « très au-dessus des tarifs pratiqués dans la ville », d’après le site d’information.

Mme Avril, citée par Mediapart, assure cependant que « la mairie avait dit qu’elle procédait aux travaux » nécessaires pour lever l’arrêté de péril imminent, ce qui n’a pas été le cas. Elle affirme aussi que depuis trois ans, elle ne touche plus le loyer réclamé pour cet appartement. « La famille locataire ne voulait pas partir. Ils ont été violents, ont changé la serrure. Je m’estime victime », plaide la candidate LRM.

Le comité d’éthique saisi

Dans un communiqué, LRM « tient à préciser qu’à sa connaissance la candidate n’a pas été condamnée et qu’à ce jour aucune plainte n’a été déposée contre elle ». « Néanmoins, dès qu’elle en a été informée, La République en marche a saisi le comité d’éthique qui statuera dans les meilleurs délais sur la situation de Mme Avril », ajoute le parti de M. Macron.

De son côté Mme Avril a affirmé à Mediapart qu’elle s’attendait à ce que ces informations puissent être divulguées durant la campagne. « Si cela doit me nuire, ainsi qu’à mes proches et à En Marche !, je ferai ce qu’il faut », a-t-elle dit, citée par le site.