Une raffinerie à Baytown, Texas. | JESSICA RINALDI / Reuters

Les actionnaires d’ExxonMobil ont voté à une large majorité, mercredi 31 mai, en faveur d’une proposition visant à contraindre le géant pétrolier à évaluer l’impact financier des politiques publiques sur le climat sur son activité, après l’accord de Paris. Dans la foulée du vote, qui a eu lieu au cours de l’assemblée générale annuelle à Dallas (Texas, sud), le PDG Darren Woods a précisé que le groupe allait « examiner » attentivement le résultat.

ExxonMobil avait appelé à voter contre et était allé jusqu’à adresser quelques heures seulement avant le scrutin une lettre aux grands actionnaires pour obtenir leur soutien. Selon les résultats définitifs, 62,3 % des actionnaires se sont prononcés en faveur de la résolution, inspirée par des militants écologistes et présentée par le fonds de pension de l’Etat de New York.

L’an dernier, une motion similaire avait été rejetée par 61,9 % des actionnaires.
Mais, cette année, les défenseurs de l’environnement semblent avoir convaincu les puissants fonds américains Vanguard et BlackRock, qui détiennent d’importants droits de vote. ExxonMobil n’a pas détaillé dans l’immédiat la façon dont chaque actionnaire avait voté.

Victoire des ONG écologistes

Ce vote est une victoire pour les ONG écologistes, qui demandent depuis des années à ExxonMobil et à son compatriote et rival Chevron de réduire leurs investissements dans l’exploration de nouveaux puits pétroliers parce que, font-elles valoir, les nouvelles politiques environnementales vont rendre cette activité, première contributrice aux bénéfices, moins lucrative.

Il intervient, en outre, au moment où le président américain Donald Trump réserve encore sa décision sur l’accord de Paris de décembre 2015, qui vise à limiter la hausse du thermomètre mondial à moins de 2 ºC par rapport à l’ère préindustrielle.

ExxonMobil a toujours eu une approche ambiguë sur le changement climatique. Mercredi, le groupe a, par exemple, réitéré que l’accord de Paris permettait de répondre efficacement aux « risques » climatiques. « Le changement climatique est l’une des problématiques les plus importantes à laquelle font face notre entreprise et la société », a déclaré Darren Woods en ouverture de l’AG, tout en réaffirmant le soutien d’ExxonMobil à une taxe carbone.

De l’autre côté, le géant pétrolier est engagé dans une bataille judiciaire avec l’Etat de New York qui le soupçonne d’avoir trompé le grand public et ses actionnaires sur l’impact des produits pétroliers sur l’environnement.