Il a été le premier à réagir. L’ancien président démocrate Barack Obama, qui avait ratifié fin 2015 l’accord de Paris sur le climat, a dénoncé jeudi 1er juin la décision de son successeur de se retirer de ce texte historique, estimant que Donald Trump « rejetait l’avenir ». « J’estime que les Etats-Unis devraient se trouver à l’avant-garde », a déclaré dans un communiqué M. Obama.

« Mais même en l’absence de leadership américain, même si cette administration se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l’avenir, je suis certain que nos Etats, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures. »

Sur la scène internationale, cette annonce risque de provoquer une onde de choc mondiale pour les 194 autres pays signataires de ce texte historique. De nombreux politiques ont réagi à l’annonce de Donald Trump de se retirer de cet accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale.

Une « grave erreur »

Berlin, Paris et Rome ont « regretté » dans une déclaration commune la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. « Nous (…) prenons connaissance avec regret de la décision des Etats-Unis » de sortir de cet accord, déclarent dans un communiqué le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre italien Paolo Gentiloni. « Nous sommes fermement convaincus que l’accord ne peut pas être renégocié. »

Donald Trump commet « une erreur aux conséquences dramatiques », a estimé Anne Hidalgo, maire de Paris et présidente du C40, qui réunit 91 villes du monde mobilisées pour le climat. « En retirant les Etats-Unis de l’accord de Paris, le président Trump commet aujourd’hui une erreur aux conséquences dramatiques fatales », écrit l’édile dans un communiqué, qui « appelle solennellement le gouvernement des Etats-Unis à revenir sur cette décision dramatique ».

L’ancien président François Hollande regrette « une décision funeste pour les Etats-Unis ».« Le retrait américain ne suspend pas l’accord de Paris. Il doit au contraire en accélérer la mise en oeuvre », a estimé dans un communiqué l’ancien chef de l’Etat, qui avait accueilli en décembre 2015 la conférence de Paris.

« Ce qui s’est produit à Paris est irréversible. La valeur de cet accord ne dépend pas du bon vouloir d’un président américain. Il s’inscrit dans le temps long, celui des générations futures. Donald Trump a renoncé à l’avenir, pas les États-Unis ».

L’ex-ministre française de l’environnement, Ségolène Royal, a qualifié de « très grave délit contre l’humanité » la décision de Donald Trump.

« Il ne faut pas le laisser faire, parce que s’il arrivait à ses fins, ce serait un très grave délit contre l’humanité. »

Le gouvernement belge a quant à lui estimé que cette décision « irresponsable (…) portait atteinte à la parole donnée ». « La décision des Etats-Unis ne doit pas freiner notre mobilisation en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Nous devons redoubler d’efforts pour faire en sorte que les grandes puissances réaffirment leurs engagements », a déclaré Charles Michel, le premier ministre cité dans un communiqué.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a dit « regretter » la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. La chancelière a appelé à poursuivre « la politique climatique qui préserve notre terre ». Auparavant, plusieurs de ses ministres sociaux-démocrates, dont son chef de la diplomatie, avaient estimé que la décision de M. Trump allait « nuire » au monde entier.

« L’accord de Paris va durer »

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a, lui aussi, qualifié de « gravement erronée » la décision du président américain Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.

Le monde « peut continuer à compter sur l’Europe » pour diriger la lutte contre le réchauffement climatique, a réagi, pour sa part, le commissaire européen à l’action pour le climat, Miguel Arias Canete, après l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris.

« L’accord de Paris va perdurer. Le monde peut continuer à compter sur l’Europe pour le leadership global dans la lutte contre le changement climatique », a promis M. Canete dans un communiqué, en « regrettant profondément la décision unilatérale de l’administration Trump ».

« L’accord de Paris doit être respecté. c’est une question de confiance, a estimé le président du Parlement européen, Antonio Tajani. L’accord de Paris est vivant et nous le mènerons à bien, avec ou sans l’administration américaine. »

La décision américaine constitue une « grande déception », a estimé le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric. « Il est essentiel que les Etats-Unis conservent un rôle dirigeant dans les dossiers environnementaux. »

Elon Musk passe aux actes

Elon Musk a mis ses menaces à exécution. Il quitte immédiatement ses fonctions au sein du conseil du président américain. Il a tweeté : « Je quitte le conseil du président. Le changement climatique est quelque-chose de réel. Quitter [l’accord de ] Paris n’est pas bon pour les Etats-Unis.»