LeBron James face à Kevin Durant. | Tony Dejak / AP

Oubliez votre famille, vos amis et votre travail. Les finales NBA entre les Golden State Warriors et les Cleveland Cavaliers débutent dans la nuit de jeudi à vendredi et vous amèneront, dans le meilleur des cas, à passer quatre nuits blanches dans les jours qui viennent. Pour la troisième année d’affilée, la grand-messe du basket mondial oppose la franchise californienne à celle de l’Ohio, mais loin de lasser, ce duel attendu depuis le début de la saison va départager deux franchises déjà entrées dans l’histoire.

Golden State, meilleure équipe de la saison régulière avec 67 victoires et 15 défaites, n’a eu aucun souci pour se qualifier pour les finales, en seulement 12 matchs, tous gagnés avec un écart moyen de 16,3 points, face à Portland (4-0), Utah (4-0) et San Antonio (4-0). Du jamais-vu dans l’histoire des playoffs NBA. Cleveland a eu besoin d’un match de plus, mais a fait tout aussi forte impression en dominant tour à tour Indiana (4-0), Toronto (4-0) et Boston (4-1). Dire que les playoffs n’ont servi à rien serait un peu « covfefe », mais le duel tant attendu aura bien lieu, et tout le monde s’en réjouit.

Une pluie d’étoiles

C’est la première fois dans l’histoire de la Ligue que deux équipes se rencontrent en finale trois années de suite. En 2016, les Warriors avaient consacré l’avènement des « Splash Brothers », Stephen Curry et Klay Thompson. L’an passé, les Cavs avaient remporté le premier titre de leur histoire au terme de l’une des plus folles remontadas de l’histoire du sport : menés 3 à 1 par des Warriors qui venaient de battre le record de victoires en saison régulière, les coéquipiers de LeBron James avaient remonté ce handicap pour permettre à Cleveland de surmonter la malédiction qui lui collait à la peau depuis des décennies.

Une telle domination simultanée de deux équipes n’a que trois précédents dans les autres grands championnats nord-américains, et tous datent d’une époque que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaître. Les New York Yankees ont ainsi disputé les World Series, la finale de la Ligue majeure de baseball (MLB), trois fois de suite contre leurs voisins des Giants, avant leur déménagement à San Francisco, en 1921, 1922 et 1923. En football américain, le titre s’est joué entre 1952 et 1954 entre Cleveland et Detroit, deux équipes retombées depuis dans le plus grand anonymat. Dans les années 1950 encore, dans une Ligue nord-américaine de hockey sur glace (NHL) alors composée de six équipes, Detroit et Montréal se sont défiés trois années de suite (1954, 1955, 1956) pour la Coupe Stanley.

Historique, cet affrontement l’est aussi par le nombre de joueurs All-Star (sélectionnés pour le All-Star Game, match regroupant les meilleurs joueurs de NBA) qui seront présents sur le parquet et qui verra une pluie d’étoiles s’affronter : au « Big Three » des Cavaliers (LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love) sera opposé le désormais « Big Four » des Warriors (Stephen Curry, Kevin Durant, Draymond Green et Klay Thompson). Il faut remonter aux finales 1983 opposant les Sixers aux Lakers pour voir sept joueurs All-Star évoluer sur le terrain, le record datant toujours de la finale 1962 entre les inévitables Boston Celtics et Los Angeles Lakers qui en avaient vu huit s’affronter.

LeBron James au sommet de son art

Pour le troisième acte de ce duel épique, l’équipe de Steve Kerr part grande favorite des bookmakers. Le meneur de jeu Stephen Curry, qui était passé à côté de ses deux précédentes finales, est désormais épaulé par Kevin Durant, venu d’Oklahoma en début de saison pour enfin conquérir le titre suprême qui manque pour couronner son incroyable carrière. Avec un Draymond Green qui, s’il arrive à contenir ses sautes d’humeur, s’impose comme le véritable leader de cette équipe, un Klay Thompson à la défense précieuse et capable de prendre feu à tout moment, et des joueurs venus du banc (Livingston, McGee, Iguodala) souvent incisifs, les Warriors sont (sur)armés pour reconquérir leur titre.

Mais depuis l’improbable come-back des Cavs la saison dernière, tout incite à la prudence. D’autant que Cleveland est porté par LeBron James, « le King », qui joue peut-être actuellement le meilleur basket de sa carrière. « Je ne joue qu’au black-jack quand je vais à Las Vegas », a-t-il d’ailleurs rétorqué aux parieurs en tout genre. Après avoir décroché son billet pour sa septième finale NBA de suite et surtout dépassé Michael Jordan en nombre de points marqués en playoffs (5 995 points, contre 5 987), « King James » semble animé par une inextinguible soif de victoires. A 32 ans, il est en quête de son quatrième titre suprême après 2012, 2013 et 2016. Avec une impressionnante moyenne de 32,5 points par match depuis le début des playoffs, LeBron James est affûté, et affamé, comme jamais. Kyrie Irving, qui avait fait basculer les finales l’an passé, et Kevin Love, auteur d’une très belle saison, seconderont le Roi dans ce duel qui s’annonce acharné. Et qui est d’ores et déjà entré dans l’histoire, avant même d’avoir débuté.

Programme des finales à suivre sur la chaîne BeIN Sports