Gael Monfils lors de son match face à Thiago Monteiro. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

Cinquième journée sous le soleil, porte d’Auteuil, où se jouent, jeudi 1er juin, les deuxièmes tours en simple du tournoi de Roland-Garros, avec ses doses de surprise, de logique, de vengeance et de larmes.

Gaël Monfils s’est promené sur le Central face au Brésilien Thiago Monteiro, balayé 6-1, 6-4, 6-1 en 1 h 31 min. Déjà très convaincant dans son premier match contre l’Allemand Dustin Brown, le Français, 16e mondial, a de nouveau été très solide du fond du court, commettant deux fois moins d’erreurs que son adversaire (95e). Le Parisien, âgé de 30 ans, retrouve son tournoi préféré, où il a joué une demi-finale en 2008 et trois quarts de finale, après avoir manqué l’édition 2016 à cause d’une maladie. Blessé pendant l’hiver après son excellente année 2016, terminé à la 7e place mondiale, Monfils arrivait un peu dans l’inconnu après une très maigre préparation sur terre battue (aucune victoire en deux tournois). Au troisième tour, il affrontera soit son compatriote Richard Gasquet, soit le Dominicain Victor Estrella.

La bonne nouvelle tricolore du jour est également portée par Alizé Cornet (43e), qui bat Barbora Strycova (21e) nettement (6-4, 6-1), et porte son bilan contre la Tchèque à 6 victoires contre 2 défaites. La Française prend ainsi sa revanche sur celle qui l’a battue en finale de la Fed Cup, fin 2016 à Strasbourg. A 27 ans, Alizé Cornet en est déjà à sa 13e participation à Auteuil, où elle a gagné son premier match à 15 ans, en 2005. Elle y retrouvera la Polonaise Agnieszka Radwanska (10e) ou la Belge Alison Van Uytvanck (113e), pour tenter d’atteindre les huitièmes de finale pour la deuxième fois de sa carrière.

Alizé Cornet (photo) bat Barbora Strycova, jeudi 1er juin (6-4, 6-1) à Roland-Garros. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

Pour Caroline Garcia, c’est une première. A sa 7e participation, la Française de 23 ans atteint le troisième tour de Roland-Garros en battant sa compatriote Chloé Paquet (7-5, 6-4). La Lyonnaise avait fait forte impression lors de sa première apparition en 2011, à l’âge de 17 ans, en tenant tête à Maria Sharapova, poussée au troisième set. Mais depuis, elle a eu du mal à confirmer en Grand Chelem. Cette saison, Caroline Garcia (27e), a pris la décision controversée de faire l’impasse sur la Fed Cup pour se consacrer à son parcours individuel. Chloé Paquet, 22 ans, 260e mondiale, bénéficiait d’une invitation. Au premier tour, elle a réussi l’exploit de battre la Tchèque Kristina Pliskova, classée 116 rangs au-dessus d’elle. Caroline Garcia rencontrera au prochain tour la Taïwanaise Hsieh Su-Wei (109e).

Côté français encore, Jérémy Chardy n’a tout simplement pas fait le poids face au Japonais Kei Nishikori qui l’a sorti en trois sets nets (6-3, 6-0, 7-6 [7-5]). C’est la cinquième fois d’affilée que le Palois s’incline face au numéro 9 mondial depuis 2014. Leur dernier duel remontait à janvier, à l’Open d’Australie, au même stade de la compétition. Nishikori, quart-de-finaliste de Roland-Garros en 2015, affrontera au 3e tour le Sud-Coréen Hyeon Chung ou l’Ouzbek Denis Istomin.

Jérémy Chardy (photo) se fait sortir, jeudi 1er juin, du tournoi de Roland-Garros par Kei Nishikori (6-3, 6-0, 7-6 [7-5]). | THOMAS SAMSON / AFP

La surprise vient du jeune Russe Karen Khachanov, 21 ans, qui élimine le Tchèque Tomas Berdych (14e mondial) en trois sets (7-5, 6-4, 6-4). Grand serveur – 1,97 m –, Khachanov a passé 12 aces. Une qualité acquise en Espagne, où il s’entraîne comme son modèle Marat Safin, qui lui a notamment permis de battre cette année à Barcelone le Belge David Goffin (10e mondial) et l’Uruguayen Pablo Cuevas (26e). Le Russe en est seulement à sa troisième participation à un tournoi du Grand Chelem. Il jouera pour la première fois le troisième tour contre un autre grand serveur, l’Américain John Isner, et devrait rapidement remonter dans le classement mondial, où il pointe à la 53e place.

On ne peut pas vraiment parler de surprise en revanche pour l’Espagnol David Ferrer, éliminé dès le deuxième tour par son compatriote Feliciano Lopez (36e) au terme de presque quatre heures de match (7-5, 3-6, 7-5, 4-6, 6-4). Une rencontre disputée entre deux hommes du même âge (35 ans) et proches au classement, puisque Ferrer, ex-numéro 3 mondial, pointe désormais à la 33e place. Vainqueur du Masters 1000 de Paris-Bercy en 2012, il restait par ailleurs sur une victoire contre Lopez au premier tour du Masters 1000 de Rome. Mais sur la terre battue, jeudi 1er juin, il a commis trop de fautes directes : 58. Feliciano Lopez, dont le meilleur résultat à Paris est un 4e tour en 2004, sera opposé au Croate Marin Cilic (8e) pour une place en huitièmes de finale.

Face à Martin Klizan, le numéro 1 mondial Andy Murray (photo) a su renverser la situation et l’emporter, le 1er juin à Roland-Garros. | Petr David Josek / AP

Bousculé par le Slovaque Martin Klizan, le numéro 1 mondial Andy Murray a su renverser la situation et l’emporter (6-7 [3-7], 6-2, 6-2, 7-6 [7-3]). Le Britannique, qui a atteint pour la première fois la finale en 2016, a inversé le cours du match alors que son adversaire, 50mondial, servait pour recoller à deux manches partout dans le quatrième set (5-3). S’il n’a pas totalement convaincu, deux jours après son succès contre le Russe Andreï Kuznetsov, Murray a néanmoins répondu présent dans les moments importants. Andy Murray affrontera au prochain tour l’Argentin Juan Martin Del Potro.

Logique toujours, sur le court central, où Stan Wawrinka, lauréat de l’édition 2015, domine en trois sets (6-4, 7-6 [7-5], 7-5) l’Ukrainien Alexandr Dolgopolov (89e) et accède au tour suivant. Le Suisse avait perdu deux de ses trois précédents duels face à l’ancien numéro 13 mondial de 28 ans. Dogopolov a pourtant fait mieux que résister, ce jeudi, mais le triple vainqueur en Grand Chelem ne lui a jamais permis de mener dans les deux premiers sets et l’a breaké au meilleur des moments dans la dernière manche (6-5).

Nicolas Almagro, blessé et réconforté par son adversaire Juan Martin Del Potro, jeudi 1er juin à Roland-Garros. | THOMAS SAMSON / AFP

La séquence émotion du jour sera peut-être celle de l’Espagnol Nicolas Almagro, touché au genou gauche, et qui s’effondre sur la terre battue du cours numéro 2, ce jeudi, face à l’Argentin Juan Martin Del Potro – qui semblait lui aussi sur le point de renoncer un peu plus tôt. A parité (6-3, 3-6), les deux hommes étaient à égalité 1 jeu partout dans le troisième set lorsque, sur un service de Del Potro, Almagro est resté les pieds cloués au sol puis s’est pris la tête à deux mains avant de se laisser tomber en arrière, en larmes. Del Potro, qui dispute son premier Roland-Garros en cinq ans après des blessures à répétition au poignet, a alors rejoint l’Espagnol, l’a aidé à se relever et l’a pris dans ses bras pour tenter de le consoler. Quart-de-finaliste des éditions 2008, 2010 et 2012, Nicolas Almagro a déjà dû abandonner sur une blessure similaire, il y a deux semaines lors du tournoi de Rome, face à Rafael Nadal. Juan Martin Del Potro affrontera au prochain tour le numéro 1 Andy Murray.