Les Lyonnaises laissent exploser leur joie jeudi à Cardiff. | JAVIER SORIANO / AFP

Dès la fin des tirs au but, les joueuses parisiennes ont longuement remercié leurs supporteurs, les 250 ultras, qui ont contribué à mettre une ambiance survoltée jeudi 1er juin au soir au Cardiff City Stadium. Mais ce sont bien les Lyonnaises qui ont remporté (0-0, 7 tirs au but à 6) au pays de Galles leur quatrième Ligue des champions (2011, 2012, 2016 et 2017), la deuxième consécutive après leur victoire l’an passé face à Wolfsburg.

Présents sur le podium lors de la remise des médailles et du trophée, le président du PSG, Nasser Al-Khelaifi, et celui de l’OL, Jean-Michel Aulas, n’affichaient évidemment pas la même mine. Le premier attend toujours depuis son arrivée en 2011 un titre de son équipe féminine tandis que le deuxième n’en finit plus de célébrer les victoires de ses footballeuses.

« Une victoire du football français »

« Je suis heureux d’avoir gagné ce soir mais je suis aussi heureux de voir que le football féminin en France est en train de gagner, puisque c’était la première finale avec deux équipes féminines françaises. Laura Flessel [ministre des sports] était là ce soir, je l’ai vue très fière de voir qu’il y avait deux équipes françaises qui remplissaient pratiquement le stade à Cardiff, et ça aussi c’est une victoire du football français », s’est réjoui Jean-Michel Aulas.

Comme il y a deux semaines à Vannes (Bretagne), en finale de la Coupe de la France, l’OL s’est montré le plus solide lors de cette loterie disputée devant 22 000 spectateurs. Grâce au dernier penalty transformé par sa gardienne Sarah Bouhaddi, le club rhodanien devient le plus titré du football féminin continental, à égalité avec les Allemandes de Francfort.

À Cardiff, deux jours avant la finale de l’épreuve masculine qui aura lieu au Millenium Stadium entre la Juventus et le Real, les deux équipes, qui se connaissent par cœur, ont offert un état d’esprit irréprochable et un suspense au couteau, à défaut d’une qualité de jeu sur le terrain. Pas de quoi décevoir Kelly, quatorze ans, une jeune footballeuse galloise, contente d’avoir assisté à « la victoire de son équipe favorite, ce qui se fait de mieux dans le football féminin. »

Difficile de lui donner tort lorsque l’on regarde les records impressionnants de la section féminine de l’OL. Les footballeuses lyonnaises enchaînent un deuxième triplé consécutif : championnat (qu’elles ont gagné onze fois de suite), Coupe de France (qu’elles ont remporté six fois de suite) et Ligue des champions (qu’elles ont donc remporté deux fois de suite). N’en rajoutez plus, la coupe est pleine et le palmarès des coéquipières de la capitaine Wendie Renard long comme le bras.

Sarah Bouhaddi a été décisive jeudi soir à Cardiff. | JAVIER SORIANO / AFP

Elles ont gagné le droit de fêter sur la pelouse, comme il se doit, ce nouveau succès, bien après la remise de la coupe. Certaines ont dansé, d’autres se sont amusées à balancer de grands coups de pied dans les cotillons que l’organisation avait prévu pour l’occasion. Leurs proches sont descendus sur la pelouse. Le secret de la machine à gagner lyonnaise est peut-être dans cette joie inépuisable malgré les titres.

Gérard Prêcheur part sur un triomphe

Avant la rencontre, Wendie Renard l’avait exprimé très simplement : « Je ne me lasse pas de gagner dès que je mets les crampons au pied. Il est impossible d’imaginer me priver de trophées dans ma carrière. » Après le match, elle tenait à rappeler la difficulté de se maintenir au sommet : « À partir du moment où on gagne, les gens pensent que c’est facile pour nous mais nous, on sait que ça ne l’est pas. Aujourd’hui, tout le monde nous voyait gagner haut la main. Nous, on avait quand même cette lucidité, cette humilité de dire que c’est compliqué. Ça devient de plus en plus serré, les équipes bossent. »

Poussé dans ses retranchements en finale par le PSG, chahuté en quart de finale par Wolfsburg et en demi-finale par Manchester City, l’OL ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. La concurrence traditionnelle des clubs allemands, celle plus nouvelle des clubs anglais mais aussi espagnols (le Barça était en demie, le Real lance son équipe féminine en septembre), va se faire de plus en plus pressante.

Une difficulté de rester au sommet qui ne concernera plus le désormais ex-entraîneur, Gérard Prêcheur. Son successeur Renayld Pedros, ancien international, a devant lui un vrai challenge pour tenter de faire aussi bien.