Quinze enfants sont morts à la suite de l’administration d’un vaccin contre la rougeole contaminé, dans une région reculée du sud-est du Soudan du Sud, pays en guerre depuis la fin de 2013, a annoncé vendredi 2 juin le ministre de la santé.

« Une enquête (…) a conclu que les graves infections et effets toxiques résultant de l’administration d’un vaccin a provoqué cet incident », a déclaré le ministre Riek Gai Kok lors d’une conférence de presse à Juba. « L’équipe de vaccination n’a pas respecté les normes de sécurité approuvée par l’Organisation mondiale de la santé. »

Le ministre sud-soudanais a notamment assuré qu’une seule et même seringue avait été utilisée, pendant les quatre jours de la campagne de vaccination, pour l’étape consistant à mélanger le vaccin à un diluant en vue de son injection.

Non-respect de la chaîne du froid

« La réutilisation de la seringue dite de reconstitution implique que cette dernière est contaminée, puis contamine à son tour les flacons contenant les vaccins contre la rougeole, et infecte donc les enfants vaccinés », a souligné le ministre.

L’enquête, menée par un comité sud-soudanais spécialiste de la santé avec l’aide d’experts de l’OMS et de l’Unicef, a également montré que les vaccins, inoculés lors d’une campagne de vaccination supervisée par les autorités de la région de Kapoeta, n’avaient pas été conservés dans le respect des règles de la chaîne du froid, favorisant leur contamination.

Les enfants morts lors de cet incident ont commencé à mourir à partir du 2 mai alors que 32 autres enfants ont souffert de symptômes incluant des vomissements, de la fièvre et des diarrhées, mais ont survécu. Environ 300 personnes ont été vaccinées contre la rougeole lors de cette campagne de vaccination.