Le premier ministre maltais, Joseph Muscat, lors de son vote pour les élections législatives, samedi 3 juin. | MATTHEW MIRABELLI / AFP

Les électeurs maltais ont choisi de négliger les accusations de corruption contre l’entourage de leur premier ministre pour plebisciter la réussite économique de ces dernières années. Le travailliste Joseph Muscat a été reconduit dimanche 4 juin au pouvoir à la suite de sa victoire aux élections législatives, samedi.

Si le scrutin s’est déroulé samedi, ce n’est que dimanche matin que les résultats partiels lui ont donné une avance suffisante pour qu’il puisse proclamer sa victoire, et que ses adversaires du Parti nationaliste reconnaissent leur défaite. Selon des projections, il obtiendrait 55 % des voix, avec une participation de 92 %, ce qui devrait lui donner une majorité de jusqu’à neuf sièges au Parlement, qui en compte 71.

« Il est clair que les électeurs ont choisi de continuer dans la même voie », a déclaré le premier ministre, qui avait été élu en 2013 à l’âge de 39 ans, en appelant le peuple de Malte à s’unir après une campagne particulièrement dure, tandis que ses partisans se répandaient dans les rues pour fêter la victoire.

Pas de changement à propos de l’Union européenne

Pour la première fois depuis que Malte est devenue indépendante de la Grande-Bretagne en 1964, les travaillistes gagnent deux élections consécutives. Ce résultat signifie également qu’il n’y aura pas de changement pour ce qui concerne l’Union européenne, dont Malte assure la présidence jusqu’à la fin juin.

S’il affiche un bilan économique flatteur, Joseph Muscat reste empêtré dans les « Panama papers ». La gigantesque fuite de données du cabinet panaméen Mossack Fonseca avait permis de découvrir, en avril 2016, que deux de ses proches – son chef de cabinet et son secrétaire d’Etat – avaient ouvert une société offshore au Panama, juste après leur arrivée au pouvoir, pour abriter discrètement des comptes gérés via une fondation néo-zélandaise.

Pour son prochain mandat, M. Muscat s’est engagé à lancer une grand projet de réfection des routes de l’île, qui coûterait 700 millions d’euros, ainsi que des réductions d’impôts et augmentations des retraites pour les classes moyennes et pauvres.