« De toute façon, nous procédons à des VERIFICATIONS EXTREMES des gens qui arrivent aux Etats-Unis pour que notre pays reste en sécurité. Les tribunaux sont lents et politisés »", a déclaré Donald Trump. | BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Deux jours après l’attentat de Londres, le président américain, Donald Trump, enfourche l’un de ses chevaux de bataille favoris. Lundi 5 juin, il a demandé un examen en urgence de son décret anti-immigration. « Le ministère de la justice doit demander un examen d’urgence de l’interdiction de voyager édulcorée devant la Cour suprême et demander une version beaucoup plus stricte », a-t-il déclaré sur Twitter.

Dimanche, il s’en était pris au maire de Londres, Sadiq Khan, l’accusant de ne pas prendre au sérieux la menace terroriste avant de lancer : « Nous devons cesser d’être politiquement corrects et nous mettre au travail pour assurer la sécurité de nos concitoyens ».

Critiques contre le ministère de la justice

Donald Trump s’en prend également à son propre ministère de la justice, estimant qu’il aurait dû conserver la version originelle de son décret « et pas la version édulcorée, politiquement correcte, qui a été soumise à la Cour suprême ».

« De toute façon, nous procédons à des VÉRIFICATIONS EXTRÊMES des gens qui arrivent aux Etats-Unis pour que notre pays reste en sécurité. Les tribunaux sont lents et politisés », a-t-il encore lancé.

Depuis la fin de mai, les Etats-Unis peuvent exiger des demandeurs de visa, quelle que soit leur nationalité, des informations sur leur identité et sur leurs comptes sur des réseaux sociaux, dans un contexte de durcissement de la politique migratoire américaine.

Les arcanes de la Cour suprême

L’administration Trump a saisi jeudi la Cour suprême pour faire rétablir ce décret interdisant temporairement l’arrivée sur le sol américain aux ressortissants de six pays à majorité musulmane.

En première instance, un juge fédéral du Maryland avait bloqué le décret présidentiel, signé à la fin de mars, interdisant l’entrée aux Etats-Unis pour une période de quatre-vingt-dix jours aux ressortissants de six pays (Iran, Libye, Somalie, Syrie, Soudan et Yémen) et à tous les réfugiés. La décision a été confirmée en appel le 25 mai par une cour d’appel de Richmond, en Virginie.

Le décret du mois de mars est une nouvelle version d’un premier décret émis le 27 janvier par Donald Trump, une semaine après son investiture, dont la mise en place avait provoqué le chaos dans les aéroports du pays et déclenché une vague de manifestations, avant d’être bloqué par la justice.

Pour être rétabli, le décret devra être validé par au moins cinq des neuf juges de la Cour. La décision du juge Anthony Kennedy, qui se range dans le camp des conservateurs mais s’aligne parfois avec les quatre juges libéraux du tribunal, sera sans doute décisive.

Si la requête en urgence du gouvernement est acceptée, le décret entrera en vigueur immédiatement. Mais la procédure devrait cependant s’étaler sur plusieurs mois. La Cour suprême doit déjà décider de se saisir ou non du dossier.