Nyansapo n’est pas le premier festival à prôner le bannissement des uns pour, selon les organisateurs, mieux défendre l’oppression des autres.

2017 : le festival des femmes noires et « racisées »

Festival afroféministe Nyansapo. | Capture d'écran Web

Le festival afroféministe Nyansapo, qui se déroulera du 28 au 30 juillet à Paris, prévoit plusieurs espaces « non mixtes », réservés aux femmes noires et/ou « racisées ». Autrement dit interdits aux Blanches. Face à l’émoi provoqué par cette annonce, Anne Hidalgo a annoncé vouloir interdire l’événement avant de reculer : le festival sera ouvert à tous, mais les ateliers non mixtes se dérouleront dans un cadre privé.

2016 : le camp d’été des personnes stigmatisées

François Nascimbeni/AFP

L’accès du camp d’été décolonial tenu à Reims en août 2016 était strictement réservé aux personnes « subissant à titre personnel le racisme d’Etat en contexte français », c’est-à-dire aux personnes non blanches. Les organisatrices de ce « séminaire de formation à l’antiracisme » ont présenté la non-mixité comme une condition nécessaire pour « libérer la parole » des personnes stigmatisées.

2016 : les Nuits debout des « meufs et minorités »

Elliot Verdier/AFP

Au printemps 2016, place de la République, à Paris, une commission du mouvement Nuit debout, organisée par un groupe féministe, réservait l’accès de ses réunions aux « meufs et minorités de genre ». Les hommes « blancs et cisgenres » (par opposition à « transgenre ») en étaient ouvertement exclus. Ce filtrage mal compris par une partie du public masculin a donné lieu à de vifs débats.

1989 : le festival de cinéma des lesbiennes

Festival Cineffable du 2 au 5 novembre 2017. | Capture d'écran Web

Depuis 1989, le Festival de cinéma lesbien Cineffable réservé aux femmes est organisé tous les ans à Paris sans susciter de polémique. Même si, en 2008, le blog « Le perroquet libéré », marqué à droite, avait protesté contre la subvention accordée à une manifestation « sexiste » et « discriminatoire » par la Mairie de Paris. Celle-ci avait justifié son soutien au festival par la discrimination dont sont victimes les lesbiennes.

1970 : la réunion du MLF

Une manifation des femmes pour le droit à  l’avortement, à Paris, dans les années 1970. | Julienne/Sipa

Le 21 mai 1970, la première réunion non mixte se tient à l’université de Vincennes et augure ce que sera le Mouvement de libération des femmes (MLF), strictement réservé aux femmes. A l’époque, ce choix divise les féministes, partagées entre celles qui considèrent la non-mixité comme une métaphore de l’autonomie du mouvement et celles qui craignent qu’elle n’enferme les femmes dans un ghetto.