Un frère d’Adama Traoré, le jeune homme mort en 2016 alors qu’il était interpellé par des gendarmes, à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), a été condamné mardi 6 juin par la cour d’appel de Versailles à six mois de prison ferme pour des violences à l’encontre de forces de l’ordre.

Huit mois de prison ferme, soit l’équivalent de la peine prononcée contre lui en première instance, avaient été requis à l’audience le 25 avril contre Bagui Traoré, dont le casier judiciaire porte mention de douze condamnations et qui comparaissait détenu pour d’autres faits.

Le jeune homme de 25 ans avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Pontoise pour outrages et violences à l’égard de cinq policiers municipaux et de trois gendarmes en marge d’un conseil municipal de Beaumont-sur-Oise. Le tribunal de Pontoise avait également décidé d’une interdiction de séjour de deux ans dans cette ville du Val-d’Oise, où vit une partie de sa famille. Mais la cour d’appel n’a, elle, pas prononcé de peine complémentaire.

« Enquête lacunaire »

Les faits qui étaient reprochés à Bagui Traoré remontent au 17 novembre 2016 : des heurts avaient éclaté ce soir-là, quand des membres et soutiens de la famille Traoré s’étaient vu refuser l’accès à la salle du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise. Ils voulaient y assister pour protester contre une délibération visant à faire prendre en charge par la commune les frais de justice de la maire, qui avait déposé plainte pour des menaces après la mort d’Adama Traoré. Une policière municipale avait notamment reçu un coup de poing au visage. Les manifestants avaient été dispersés à coups de grenades lacrymogènes et le conseil, annulé.

Me Yassine Bouzrou, l’un des avocats de la défense, avait plaidé la relaxe, accusant notamment une « enquête lacunaire », alors que son client avait, lui, contesté les faits, estimant que les policiers municipaux et gendarmes qui l’incriminaient avaient « une dent contre (sa) famille ».

Son frère Ysoufou Traoré, 22 ans, avait été condamné à Pontoise à six mois de prison, dont trois avec sursis, pour outrages et menaces de mort à l’encontre de policiers. Ressorti libre, il n’avait pas fait appel de cette condamnation.

Qualifiée de « bavure » policière par son entourage, la mort le 19 juillet 2016 d’Adama Traoré, 24 ans, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes alentour.