L’attaque à coups de marteaux, mardi 6 juin, contre un policier qui patrouillait devant la cathédrale Notre-Dame, faisait toujours l’objet d’investigations mercredi matin, centrées sur le profil atypique de l’assaillant. Un homme ayant sur lui des papiers au nom de Farid I., âgé officiellement de 40 ans, se présentant tout à la fois comme un « soldat du califat » et un doctorant en sciences de l’information de l’université de Lorraine.

Interrogé par RTL, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a assuré, mercredi matin, que l’homme, qui serait né en Algérie – l’authenticité de ses papiers doit encore être vérifiée – n’avait jamais « donné de signes de sa radicalisation ». Même si Farid I. a déclaré « c’est pour la Syrie » au moment où il a frappé le policier, « toutes les indications » confirment la piste « d’un acte isolé », a précisé M. Castaner. Une vidéo d’allégeance à l’organisation Etat islamique a été retrouvée chez lui. Une enquête a été ouverte par le parquet antiterroriste.

En garde à vue à l’hôpital

Les faits sont survenus en milieu d’après-midi, mardi, autour de 16 h 20. Agé de 22 ans, le policier agressé, qui patrouillait avec deux collègues aux abords de Notre-Dame, a été légèrement blessé au cou. L’assaillant, lui, a été blessé au thorax par des tirs de riposte. Il a été placé en garde à vue à l’hôpital, mercredi matin, et mis en examen pour tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste sur personne dépositaire de l’autorité publique et association de malfaiteurs terroriste.

En plus d’un marteau, Farid I. était équipé de deux couteaux de cuisine. Une perquisition a eu lieu, mardi 6 juin au soir, dans sa résidence étudiante de Cergy (Val-d’Oise). Interrogé par l’AFP, un locataire s’est souvenu d’un homme « très discret », « pas du tout islamiste avec une grande barbe. Plutôt le genre pantalon en toile et veste, un style de professeur des écoles. »

Selon le président de l’université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt, interrogé par France Bleu Lorraine nord, Farid I. était « en thèse depuis 2014 » et ne « montrait rien de suspect ». « C’est quelqu’un qui était pro-occidental et pro-valeurs démocratiques, qui croyait beaucoup à la mission des médias », a témoigné son directeur de thèse, Arnaud Mercier, mardi soir sur BFM-TV. C’est la deuxième fois que le voisinnage de Notre-Dame fait l’objet d’une tentative d’attentat. En septembre 2016, un commando de femmes avait déjà laissé une voiture remplie de bonbonnes de gaz dans une rue adjacente.