La police a bloqué l’accès au parvis de la cathédrale à la suite de l’agression d’un policier, le 6 juin. | Christophe Ena / AP

Après l’agression au marteau, mardi 6 juin, d’un policier qui patrouillait sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la police a retrouvé lors d’une perquisition dans sa résidence étudiante de Cergy (Val-d’Oise) une vidéo d’allégeance à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), a appris l’Agence France-Presse mercredi de source proche de l’enquête.

L’agresseur, âgé de 40 ans, a été blessé au thorax par des tirs de riposte. Il a été placé en garde à vue à l’hôpital, mercredi matin, et mis en examen pour tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste sur personne dépositaire de l’autorité publique et association de malfaiteurs terroriste.

L’homme n’avait pas « donné de signes de sa radicalisation » et toutes les indications confirment la thèse « d’un acte isolé », a affirmé mercredi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, sur RTL.

Mardi vers 16 h 20, sur le parvis de la cathédrale, situé dans le 4arrondissement de la capitale, un homme a attaqué par-derrière avec un marteau une patrouille de trois policiers. « C’est pour la Syrie ! », a-t-il crié, frappant un agent de 22 ans, légèrement blessé à la tête. L’un de ses collègues s’est alors dégagé et a tiré deux fois. L’assaillant, blessé, est resté au sol. Le policier, dont les blessures ne sont « pas très graves », selon le ministre de l’intérieur Gérard Collomb, a également été hospitalisé.

« Rien de suspect »

La section antiterroriste du parquet de Paris a aussitôt ouvert une enquête en flagrance, confiée à la section antiterroriste de la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L’attaque n’a pas été revendiquée pour l’instant. Une source proche de l’enquête affirme cependant que l’assaillant « s’est revendiqué être un soldat du califat » de l’organisation Etat islamique (EI) après l’agression.

Outre le marteau, l’assaillant qui portait sur lui des papiers d’identité au nom de Farid I., était équipé de deux couteaux de cuisine. Il aurait « apparemment » agi seul. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a précisé mardi que le suspect « se présentait comme un étudiant algérien ».

Des sources proches de l’enquête affirment à l’AFP, « sous réserve que les papiers retrouvés sur lui correspondent à son identité », qu’il serait né en Algérie en janvier 1977 et serait doctorant en sciences de l’information de l’université de Lorraine. D’après le président de cette université, Pierre Mutzenhardt, interrogé par France Bleu Lorraine Nord, Farid I., « en thèse depuis 2014 » ne « montrait rien de suspect ».

Son directeur de thèse a, pour sa part, décrit un étudiant « aux antipodes » d’un profil djihadiste, qui défendait « les valeurs de la démocratie ». « Il était plutôt occidentalisé, défendait des valeurs de la démocratie, de liberté de la presse », a ajouté le professeur qui explique ne l’avoir « jamais entendu prononcer le moindre mot de haine vis-à-vis de quiconque, il était doux comme un agneau ».