Le commerce en ligne poursuit son ascension. D’ici à 2020, il devrait atteindre 15 % des ventes au détail dans le monde, contre 9 % en 2016, prédisent les analystes de l’assureur-crédit Euler Hermes dans une étude, publiée mercredi 7 juin.

Non seulement le consommateur est de plus en plus connecté – 44 % de la population mondiale a aujourd’hui accès à Internet contre 7 % en 2000 –, mais certains pays ont connu un saut technologique, passant directement au commerce sur mobile. En Inde, par exemple, 59 % des achats en ligne se font par le biais du téléphone portable.

Ces évolutions rapides ont eu un effet darwinien sur les entreprises de distribution. Les guerres de prix impitoyables, pour capter les consommateurs, « ont épuisé les ressources financières de nombreux acteurs traditionnels, qui n’ont pas réussi à s’adapter à la numérisation de la chaîne d’approvisionnement ni à répondre à l’enjeu de plus en plus important de l’expérience client », constate le rapport. Dans cette étude, qui passe en revue les différents pays, les analystes estiment qu’en France les acteurs subissent particulièrement la pression des consommateurs et peinent à s’adapter à cette nouvelle donne.

« Evolutions de la demande des consommateurs »

Or il y a urgence. Le commerce de détail doit se transformer « face à l’accélération de la pression numérique et aux évolutions de la demande des consommateurs », explique Maxime Lemerle, responsable des études sectorielles et des défaillances d’entreprises chez Euler Hermes. Il en veut pour preuve, « la baisse de rentabilité du secteur qui se poursuit inlassablement, avec des marges d’exploitation tombées de 8 % en 2011 à moins de 6 % en 2016 au plan global, et l’envolée du nombre de défaillances de grands opérateurs du secteur, avec un bond de 66 % en 2016 ».

Pour rattraper leur retard, les distributeurs n’ont pas lésiné sur les moyens en dépensant 2 000 milliards de dollars (1 775 milliards d’euros) pour acheter des entreprises de technologie en 2016, contre 148 milliards de dollars en 2014.