Dans ce guide des cosmétiques « sains et sûrs », 150 produits et 77 ingrédients dans six familles de produits (crèmes hydratantes, crèmes solaires, gels douche, dentifrices, déodorants et shampooings) sont passés au crible par le magazine de l’Institut national de la consommation. (INC) AFP PHOTO / LIU JIN / AFP PHOTO / LIU JIN | LIU JIN / AFP

Trouver un gel douche ou un dentifrice non irritant et sans danger est-il encore possible ? Au lendemain de la parution par l’UFC-Que choisir d’une mise en garde contre 1 000 produits cosmétiques, le magazine 60 Millions de consommateurs publie jeudi 8 juin les conseils pour déchiffrer la composition des produits d’hygiène et de soin, et publie une « liste positive » des produits conseillés par la rédaction (pas encore accessible en ligne).

Dans ce guide des cosmétiques « sains et sûrs », 150 produits et 77 ingrédients dans six familles de produits (crèmes hydratantes, crèmes solaires, gels douche, dentifrices, déodorants et shampoings) sont ainsi passés au crible par le magazine de l’Institut national de la consommation (INC). Le magazine classe en vert ceux qui ne posent pas de problème, orange ceux qui sont irritants, allergènes ou qui polluent l’environnement, et rouge ceux suspectés d’être perturbateurs endocriniens ou cancérogènes.

Du latin, peu d’anglais

Le magazine délivre de nombreux conseils pour analyser les étiquettes. Il rappelle notamment que les ingrédients doivent figurer par ordre décroissant de présence si leur concentration dans le produit égale ou dépasse 1 %. En outre, un nom en latin désigne un ingrédient issu de plantes qui n’a pas subi de transformation, tandis qu’un nom en anglais signifie une substance naturelle transformée chimiquement.

De façon générale, la « simplicité » – un nombre réduit d’ingrédients – est « un gage de moindre risque » pour le consommateur, juge Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée du magazine.

Concernant les ingrédients, 60 Millions de consommateurs délivre également quelques clés. Ainsi, si le lauryl glucoside ou le cocos nucifera oil (huile végétale de noix de coco) sont bon signe dans un gel douche, mieux vaut éviter ceux qui affichent du methylisothiazolinone, un conservateur allergisant.

Côté déodorants, sept Français sur dix utilisent des déodorants qui « renferment des substances indésirables », alors que les fabricants jouent de plus en plus « la carte du naturel en incorporant de la pierre d’alun, un minéral utilisé depuis l’Antiquité ». Pour les dentifrices, le magazine conseille de privilégier ceux composés avec de la gomme xanthane ou de la perlite.

Quant aux shampoings, nombre d’entre eux recèlent « des substances vraiment très agressives, comme les sulfates », explique 60 Millions de consommateurs, qui recommande de privilégier le shampooing sec qui « revient en force » ou des produits sans allergènes que l’on peut retrouver dans la grande distribution.

Des effets d’opprobre dangereux

Le magazine recommande aussi de ne pas mettre dans le même panier les ingrédients indésirables ou inutiles et ceux qui sont véritablement toxiques. Ainsi du sodium laureth sulfate, un tensio-actif très courant, « particulièrement décrié, presque diabolisé » alors qu’il ne « pose pas véritablement de problème dans les produits rincés, à l’exception des shampoings ».

« Si on diabolise trop certains produits à tort, on pousse les industriels à chercher des ingrédients de substitution, au risque que ça soit pire ».

Ainsi, l’opprobre qui touche les parabènes, des conservateurs soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, a encouragé les fabricants à proposer des produits s’affichant « sans parabènes », mais parfois remplacés par du BHA, suspecté d’être cancérogène et également perturbateur endocrinien, ou le methylisothiazolinone, allergisant.

« Les consommateurs sont maintenant conscients des risques qu’ils peuvent prendre à utiliser ces produits, mais de plus en plus, ils réclament une liste positive, des produits sans risques pour leur santé », explique Adeline Trégouët. Selon elle, cette démarche devrait inciter les fabricants à « poursuivre leurs efforts », en valorisant les « premiers de la classe », et éviter une « réaction de rejet » chez les consommateurs que provoquerait un discours trop négatif.