A Londres, Birmingham, Manchester, Liverpool ou Glasgow, les bureaux de vote pour renouveler le Parlement britannique ont ouvert, jeudi 8 juin, à 7 heures, heure locale (8 heures, heure de Paris), et fermeront à 22 heures, heure locale (23 heures, heure de Paris), dans un pays ébranlé par trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique, qui ont fait 35 morts en moins de trois mois. Il faudra attendre la fermeture des bureaux pour que soit autorisée la publication de sondages de sortie des urnes et de projections. Le résultat final est attendu vendredi à l’aube.

S’ils restent donnés favoris par les sondeurs, les conservateurs emmenés par la première ministre, Theresa May, ont vu fondre de moitié au moins, selon les enquêtes d’opinion, l’écart de plus de 20 points qui les séparait des travaillistes de Jeremy Corbyn à l’annonce, en avril, de la tenue du scrutin législatif.

Les résultats vont tomber au fur et à mesure au cours de la nuit, offrant de dessiner la nouvelle composition de la chambre des Communes, et dont voici les moments à surveiller.

[Toutes les heures données dans cet article sont calées sur le fuseau horaire de la France métropolitaine, soit une heure de plus que le fuseau du Royaume-Uni.]

Jeudi 8 juin

  • 23 heures : premier sondage de sortie des urnes BBC-ITV-Sky à la fermeture des bureaux, habituellement un bon indicateur.
  • 23 h 50 : premiers résultats, probablement de Houghton et Sunderland South. C’est un siège travailliste bien implanté, avec un important vote pour le parti europhobe United Kingdom Independence Party (UKIP). Ce résultat donnera une indication du parti sur lequel se sont reportées les voix du UKIP, dirigé jusqu’à l’an dernier par Nigel Farage et menacé d’effondrement depuis le départ de son leader emblématique.

Vendredi 9 juin

  • A partir de 1 heure : résultats du nord-est, incluant les villes de Durham et Newcastle où les travaillistes avaient majoritairement remporté les législatives en 2015.
  • De 2 heures à 3 heures : on connaîtra une dizaine de sièges environ. A Tooting, dans la banlieue de Londres, l’écart entre les tories et le Labour sera à surveiller.
  • A noter que vers 2 h 30, le résultat de la circonscription du leader travailliste Jeremy Corbyn (Islington-Nord) sera connu. A surveiller aussi, Vale of Clwyd (North Wales) : en 2015 les conservateurs avaient remporté le siège par 237 votes de plus seulement. Cette circonscription est essentielle et les travaillistes veulent la remporter.
  • De 3 heures à 4 heures : résultats concernant une cinquantaine de sièges, dont les premiers venant d’Ecosse, où le poids du Parti national écossais (SNP) sera scruté de près.
  • A noter que vers 3 h 30, les résultats de la circonscription City of Chester seront connus. En 2015, le Parti travailliste l’avait remportée avec une très courte majorité de 93 voix. 
  • De 4 heures à 5 heures : 190 sièges seront connus. Le siège disputé de la ville de Darlington est à surveiller. Les travaillistes pourraient l’emporter alors que les conservateurs occupent le siège de député depuis 1992.
  • De 6 heures à 7 heures : 450 sièges seront connus, dont celui du leader du UKIP, Paul Nuttall, pro-Brexit, opposé au tory Matt Warman, favorable au maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, dans la circonscription de Boston and Skegness.
    Le leader des Libéraux démocrates (LibDem), Tim Farron, saura aussi s’il conserve son siège dans la circonscription de Westmorland and Lonsdale.
  • 7 heures : résultats de la circonscription de la première ministre britannique. Maidenhead a toujours été aux mains des conservateurs et devrait le rester. Theresa May s’exprimera à cette occasion.
  • 8 heures : A cette heure, il ne devrait rester plus qu’une douzaine de sièges à attribuer. A moins de résultats très serrés entre le Labour et les tories, on connaîtra le parti vainqueur du scrutin législatif.
  • 13 heures : derniers sièges susceptibles de basculer.
  • 16 heures : habituellement, heure à laquelle le résultat est définitif.

L’enjeu du scrutin dépasse largement les frontières du pays, alors que l’Union européenne veut débuter au plus vite les négociations sur le Brexit. Theresa May souhaite renforcer la courte majorité de 17 sièges dont elle dispose au Parlement pour se mettre à l’abri de toute rébellion dans son camp au moment de négocier son projet de Brexit « dur ». « Donnez-moi un mandat clair pour négocier le meilleur accord possible pour le Royaume-Uni », a-t-elle demandé aux électeurs tout au long de sa campagne.

Son rival travailliste, Jeremy Corbyn, 68 ans, un vétéran de l’aile gauche du Labour, ne remet pas en cause « la réalité du Brexit ». Mais il veut adopter un ton plus conciliant avec Bruxelles et garder un accès au marché unique européen.