Des manifestants se protègent avec des boucliers, dont l’un proclame « Police, s’il vous plaît ne me tuez pas », à Caracas, le 7 juin. | LUIS ROBAYO / AFP

Un adolescent est mort mercredi 7 juin à Caracas où plusieurs milliers de personnes ont à nouveau manifesté pour exiger le départ du président Nicolas Maduro. Agé de 17 ans, il a été tué à Chacao, un quartier de l’est de la capitale, selon le parquet, portant à 66 le nombre de morts en plus de deux mois de protestations de l’opposition.

Sur une vidéo circulant dans les réseaux sociaux, on pouvait voir l’adolescent ensanglanté par une importante blessure à la poitrine, écroulé sur l’avenue Libertador.

Les dirigeants de l’opposition ont attribué aux forces de sécurité la responsabilité de ce nouveau décès, pour lequel le parquet a ouverte une enquête.

Les opposants au chef de l’Etat ont tenté de rejoindre le siège des autorités électorales (CNE), dans le centre de Caracas, mais, comme à chacune de leurs tentatives d’entrer dans le coeur de la capitale, ils ont été repoussés par les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre.

« Atrocités »

Les adversaires de M. Maduro le rendent responsable de l’effondrement économique du pays et l’accusent de vouloir confisquer le pouvoir, notamment avec son projet controversé de réforme de la Constitution. Ils dénoncent aussi une répression « sauvage » de la police et de l’armée lors des manifestations.

Reconnaissant pour la première fois des abus commis par les militaires, le ministre de la défense Vladimir Padrino Lopez a lancé mardi soir : « Je ne veux pas voir un garde national de plus en train de commettre des atrocités dans la rue. »

Il réagissait ainsi à la polémique générée par la diffusion lundi de vidéos sur les réseaux sociaux montrant policiers et militaires en train d’agresser et de voler les effets personnels de plusieurs manifestants appréhendés lors des défilés.

« Celui qui ne respecte pas la ligne de l’Etat, l’importance suprême des droits de l’homme, (...) et qui ne se comporte pas en professionnel devra en assumer les responsabilités », a affirmé M. Padrino Lopez. Le ministre avait apporté il y a quelques semaines le soutien « inconditionnel » à M. Maduro de l’armée, acteur incontournable dans le pays.