Jean-Luc Bennahmias lors du deuxième débat de la primaire de la gauche. | BERTRAND GUAY / AFP

Le parquet de Paris a annoncé, vendredi 9 juin, l’ouverture d’une enquête préliminaire après qu’un ex-collaborateur du MoDem a signalé à la justice la réalité de son emploi comme assistant parlementaire auprès de l’ancien eurodéputé Jean-Luc Bennahmias.

Cette enquête préliminaire pour « abus de confiance et recel de ce délit » a été confiée à l’office anticorruption de la police judiciaire, a précisé le parquet. Elle va s’attacher à examiner le cas d’autres employés du parti centriste qui auraient également été rémunérés en qualité d’assistants parlementaires d’eurodéputés, d’après des informations de presse parues sur le sujet.

L’ancien employé du MoDem affirme avoir été en partie rémunéré en 2011 sur l’enveloppe parlementaire de l’ex-eurodéputé du Sud-Est, Jean-Luc Bennahmias, alors qu’il avait été recruté en CDI pour travailler au sein du parti centriste. Ce que le MoDem dément.

Selon le site Francetvinfo, une dizaine de salariés du siège, sur la période 2009-2014, pourraient être concernés par les soupçons d’emplois fictifs.

Enquête jointe

Les cas des deux députés du MoDem qui ont fait l’objet de l’enquête préliminaire du 22 mars sont joints à l’enquête ouverte ce jour. Une enquête préliminaire pour abus de confiance, visant 19 eurodéputés de tous bords, dont la ministre Marielle de Sarnez, a été ouverte par le parquet de Paris le 22 mars après le signalement d’une eurodéputée du Front national, Sophie Montel, qui dénonçait des cas d’assistants cumulant leur travail au Parlement avec des fonctions politiques.

Le FN est lui-même visé par une enquête des juges d’instruction, soupçonné d’avoir mis en place un système pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés.

Corinne Lepage, ancienne députée européenne MoDem, avait dénoncé dans un livre paru en 2014 le recours à des emplois fictifs d’assistants parlementaires au sein du MoDem.