La distribution des professions de foi avant le premier tour des élections législatives a subi des perturbations, constatent plusieurs sources, parmi lesquelles des préfectures et des personnalités de différents partis. Une « quinzaine de départements » ont été affectés « à des degrés divers », a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche du dossier. Les départements concernés se situeraient dans un grand quart sud-est de la France.

Ils ont subi des retards dans la distribution des professions de foi des candidats à l’élection, a affirmé cette source, admettant que cela « ouvre la porte à des contentieux ». « Il s’agit d’un problème avec un prestataire », a-t-elle ajouté, rappelant que ces derniers étaient choisis par les préfectures à l’issue d’un appel d’offres.

Une source préfectorale a par ailleurs assuré que « de la propagande électorale » devrait arriver samedi, la veille du premier tour, et a incité à « aller consulter le site de e-propagande ».

Une « catastrophe »

De nombreux dysfonctionnements ont été constatés dans la distribution des professions de foi à travers plusieurs départements de la région lyonnaise et du Sud, avait-t-on appris jeudi auprès de préfectures. L’acheminement de la propagande électorale dans l’Ain, la Loire, le Rhône, la Drôme et la Haute-Savoie, assuré par le même prestataire, a ainsi rencontré des difficultés, tout comme en Saône-et-Loire et dans le Gard.

Des responsables locaux LR avaient qualifié jeudi la situation de « catastrophe », et indiqué « se réserver le droit d’intenter un recours ». Des plis incomplets ont également été signalés dans les Pyrénées-Orientales et dans l’Aude.

« Le dysfonctionnement est assez conséquent, et touche tous les candidats et toutes les circonscriptions » des Pyrénées-Orientales, a déclaré le président de la commission de propagande, Jean-Luc Dooms, assurant toutefois que les opérations de vote seraient parfaitement assurées, avec tous les bulletins.

Des partis agacés

Vendredi, Jean-Luc Mélenchon a critiqué sur son blog « le bazar le plus complet » dans la distribution du matériel, et republié un communiqué de son parti daté du même jour dénonçant un « déni démocratique » :

« La mise sous pli et la distribution des professions de foi et bulletins de vote ont été privatisées. Résultat : dans de nombreuses circonscriptions, le matériel officiel, qui avait pourtant été livré sans problème au prestataire privé chargé de la mise sous pli, n’est jamais arrivé au domicile des électeurs. »

L’ancienne ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem, candidate à Villeurbanne, a elle aussi dénoncé cette situation sur les réseaux sociaux. « Nous publions sur notre site la profession de foi. Sa diffusion par les services de l’Etat s’avère aléatoire », a-t-elle tweeté, sans citer nommément le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, qui soutient son concurrent Bruno Bonnell.

Le parti favori de ces élections, la République en marche d’Emmanuel Macron, a aussi dénoncé ces problèmes : « Vingt-quatre de nos candidats sont affectés par ces dysfonctionnements dans les chemins de routage mis en place par les préfectures. Dans la plupart des cas ce sont des professions de foi qui ne sont pas parvenues aux électeurs. Nous considérons qu’il s’agit d’une rupture importante de l’égalité de traitement en termes de propagande officielle », a déclaré un responsable de La République en marche à l’AFP.