La République en marche (LRM) arrive largement en tête du premier tour des élections législatives, dimanche 11 juin. Selon de premières estimations publiées par Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France, le mouvement du président de la République obtiendrait 32 % des voix, devant Les Républicains (LR), 21,2 %, le Front national (FN), 13,9 %, La France insoumise (LFI), 10,9 %, et le Parti socialiste (PS), 10 %.

  • La République en marche se félicite de la « cohérence des Français »

Pour le premier ministre Edouard Philippe, dimanche prochain, « l’Assemblée incarnera le nouveau visage de notre République ».

« Malgré l’abstention le message des Français est sans ambiguïté (…). La France est de retour. Depuis un mois, le président de la République a su incarner la confiance, la volonté et l’audace. Le gouvernement est déterminé à servir la France et à répondre aux attentes des Français. »

Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du numérique, estime quant à lui que le « succès de La République en marche, c’est le ras-le-bol de la politique depuis vingt ans. Dans La République en marche, on a réussi à maintenir une certaine diversité, on a présenté des candidats de tous les métiers ».

Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, souligne pour sa part qu’il y a une « volonté des Français d’être cohérents, de donner aux Français une majorité ».

Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires, en tête dans le Finistère, insiste sur la nécessité de « rester humble » :

« Nous sommes aujourd’hui en situation de constituer une majorité stable et durable pendant cinq ans pour réussir ce que nous allons entreprendre. Il s’agit maintenant de continuer les efforts de rassemblement de toutes les forces progressistes. »
  • Les Républicains « préoccupés »

Valérie Pécresse, présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, se dit « particulièrement préoccupée par le fait qu’un Français sur deux n’est pas allé voter ».

« On affaiblit le Parlement qui est un contre-pouvoir démocratique. Et on prend le risque d’un parti unique, d’une pensée unique, d’un programme unique. »

François Baroin, chef de file du parti Les Républicains pour les élections législatives, a lui aussi appelé à la mobilisation pour éviter « des pouvoirs concentrés » dans « un seul et même parti ».

  • Le Front national « déçu »

Marine Le Pen, présidente du Front national, a appelé à la mobilisation contre la politique d’Emmanuel Macron :

« Une forte mobilisation pourra nous amener la victoire dans de nombreuses circonscriptions. Et ces victoires sont essentielles. Emmanuel Macron va se soumettre à la politique d’austérité réclamée par Mme Merkel. C’est une immigration massive qui va continuer dans notre pays. »

Florian Philippot, numéro deux du FN et député européen, reconnaît « une certaine déception dans les scores du FN », ajoutant qu’il faut « se mobiliser massivement pour le second tour » :

« On ne peut pas laisser 440 députés macronistes sur 577, plus Les Républicains qui sont du même tonneau, les socialistes également… Tout cela n’a aucun intérêt pour le débat démocratique et pour la diversité nécessaire dans la démocratie. »

Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, déclare que ce serait « un scandale démocratique majeur qu’on n’ait pas de représentation convenable à l’Assemblée nationale », redoutant qu’Emmanuel Macron « ait un chèque en blanc pour les cinq prochaines années ».

  • La France insoumise appelle à la mobilisation contre LRM

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a appelé à la mobilisation dimanche prochain :

« Il y a une incontestable avance du parti du président de la République. (…) Au deuxième tour, ne donnez pas et ne permettez pas que soient donnés les pleins pouvoirs au parti du président, ni à ceux qui s’en réclament directement parce qu’ils ont l’étiquette LRM, ni à ceux (…) ayant d’autres étiquettes (…). Partout où vous pouvez le faire, élisez les députés de La France insoumise. C’est autour d’eux que va se constituer l’opposition écologique et sociétale. »

Raquel Garrido, la porte-parole du mouvement, a elle regretté une « concentration de pouvoir à l’Elysée, méprisante pour l’Assemblée nationale », ainsi que la faible participation :

« L’abstention grimpe essentiellement dans les quartiers populaires : les pauvres, les gens qui sont les moins bien diplômés, toujours les mêmes qui pâtissent d’un système qui n’est pas sain démocratiquement. »
  • Le PS déplore un résultat « trop sévère »

Alors que Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, est éliminé dès le premier tour dans la 16e circonscription de Paris, Bruno Julliard, premier adjoint PS à la mairie de Paris, regrette « un résultat qui est sévère, trop sévère » :

« C’est une élection de ratification de l’élection présidentielle. Les Français souhaitent donner une majorité à Emmanuel Macron. Quand je vois qu’on pourrait rester vingt députés socialistes, c’est un problème pour la démocratie. J’appelle au sursaut de tous les électeurs de gauche. »

Julien Dray, député PS de la 10e circonscription de l’Essonne, estime pour sa part qu’il faut « continuer à se battre et à travailler profondément à refonder ce qui fait l’identité socialiste ».