Noémie Mermet, en juin 2017. | Noémie Mermet

Nous avions rencontré Noémie Mermet en 2014, après qu’elle avait remporté la première finale internationale de « Ma thèse en 180 secondes », à Montréal. Alors en première année de doctorat de biologie à l’université d’Auvergne, elle nous avait dit son bonheur d’avoir, à l’occasion de ce concours organisé par la conférence des présidents d’université et le CNRS, pu rendre intelligible au plus grand nombre ses travaux sur « l’implication des récepteurs 5HT2A dans la modulation des interneurones PKCgamma dans un contexte d’allodynie » (voir la vidéo ci-dessous). Mais aussi ses craintes de ne pas pouvoir, une fois diplômée, travailler dans la recherche, citant l’exemple de prédécesseurs qui enchaînaient les contrats précaires.

Son prix lui a apporté d’emblée de la notoriété :

« J’ai été beaucoup sollicitée pour écrire des articles dans des revues, donner des conférences, participer à des évènements de médiation scientifique. Cela m’a donné un bon réseaux à l’université et dans les médias, et permis de parler à la radio, à la télévision... Pas mal de portes se sont ouvertes ».

Une fois devenue docteure, son prix l’a aidée à réaliser son projet : poursuivre ses recherches dans une université d’Europe du Nord.

« J’ai passé ma thèse, en trois ans, en octobre 2016. J’ai commencé à postuler à deux ou trois offres au Danemark. J’étais attirée par les pays du Nord pour la qualité de vie, et le modèle de société. Je suis finalement au département de génétique et de biomédecine de l’université d’Aarhus, la deuxième ville du pays. Et pour ce poste, être lauréate du prix a été vraiment important. Mon chef a été voir la vidéo traduite en anglais, il a pu voir que je m’exprimais pas trop mal à l’oral. Je ne sais pas si c’est une bonne chose d’ailleurs, mais ça a vraiment attiré l’attention ».

Néanmoins, son prix n’est évidemment pas la principale raison de son embauche par l’université danoise.

« Je suis spécialiste d’une technique d’électrophysiologie qui permet d’enregistrer la façon de réagir des neurones. J’ai appris cette technique à l’université de Lyon en master, et j’ai été recrutée pour cette raison ensuite à Clermont-Ferrand pour ma thèse puis en post-doc à Aahrus.

Le nouveau sujet de recherche de Noémie Mermet, qui s’intéressait déjà au fonctionnement de la mémoire, est un  « vrai défi » :

« Je vais travailler sur la mémoire d’une peur acquise et d’une peur innée. On sait à peu près quels circuits emprunte dans le cerveau une peur acquise, mais on en sait beaucoup moins sur les peurs innées, comme celle du vide ou des serpents... Alors que la réaction comportementale est la même : sursauter. Cette recherche va bien au-delà des neuro-sciences : la génétique, la psychologie, c’est vraiment passionnant ».

Dans cette vidéo pour Le Monde Campus, la lauréate de la finale internationale de Ma thèse en 180 secondes donnait ses conseils aux étudiants pour s’exprimer en public :

5 conseils pour bien parler en public
Durée : 04:10
Images : Le Monde.fr

Nous publions, jusqu’à la finale 2017 de Ma thèse en 180 secondes, mercredi 14 juin à Paris, une série de portraits de lauréats de cette compétition.