Jovica Stanisic et Franko Simatovic en 2013 à La Haye. | MARTIJN BEEKMAN / AFP

Deux anciens chefs de la sécurité intérieure serbe accusés d’être responsables des « escadrons de la mort », qui ont sévi en Bosnie et en Croatie dans les années 1990, comparaissent de nouveau, mardi 13 juin, devant la justice internationale.

Acquittés en 2013 par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), qui siège à La Haye, Jovica Stanisic, 66 ans, et Franko Simatovic, 67 ans, sont rejugés pour les mêmes chefs d’accusation qu’en première instance.

Poursuivis pour quatre crimes contre l’humanité

Ils sont poursuivis pour meurtre, qualifié de crime de guerre, et pour quatre crimes contre l’humanité : persécution, assassinat, expulsion et actes inhumains. Les deux hommes sont accusés d’avoir « organisé, entraîné, financé, équipé et dirigé les unités spéciales des services secrets serbes » en vue de l’épuration ethnique.

D’après l’accusation, ces groupes ont fait déferler une vague de terreur et de destruction, attaquant des villes et assassinant Croates, musulmans et autres populations non serbes pour les forcer à partir et créer ainsi un Etat dirigé uniquement par des Serbes.

Selon les procureurs, Jovica Stanisic et Franko Simatovic auraient « participé à une entreprise criminelle commune qui a vu le jour en avril 1991 au plus tard et qui s’est poursuivie au moins jusqu’au 31 décembre 1995 ».

Alors que le parquet avait requis la prison à perpétuité, les deux Serbes avaient été acquittés des mêmes chefs d’accusation en première instance le 30 mai 2013 par le TPIY. Le 15 décembre 2015, la chambre d’appel du TPIY avait infirmé l’acquittement, avançant que les premiers juges s’étaient « trompés » sur divers points de droit.

Le bilan humain des guerres dans l’ex-Yougoslavie est estimé à 150 000 morts, dont deux tiers de civils, et 4 millions de déplacés.