Edouard Philippe a rappelé, mardi 13 juin, François Bayrou à son devoir d’« exemplarité », le garde des sceaux étant accusé de « pression » sur Radio France.

« Le truc est assez simple : quand on est ministre on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen », a déclaré le premier ministre, interrogé sur Franceinfo sur l’intervention de M. Bayrou auprès d’un des directeurs de Radio France pour se plaindre des appels de ses journalistes à des collaboratrices de son parti, le MoDem.

Le ministre de la justice avait affirmé à l’Agence France-Presse avoir appelé en tant que « citoyen », estimant que cela n’avait « rien à voir » avec sa fonction. Cet appel est intervenu mercredi, quelques heures avant la diffusion d’une enquête sur les emplois d’assistants parlementaires d’eurodéputés de son parti.

Le directeur des enquêtes et de l’investigation de Radio France, Jacques Monin, a dénoncé une « pression » et Dominique Pradalié, la secrétaire nationale du SNJ, premier syndicat chez les journalistes, a évoqué une « petite affaire d’Etat ».

« Quand on est ministre, on n’est plus un homme animé par sa mauvaise humeur »

« Je comprends parfaitement que l’homme François Bayrou ait été agacé peut-être (…) par la façon dont les questions étaient posées, avec beaucoup de pression probablement, sur des gens qui ne s’y attendaient pas », a affirmé le chef du gouvernement, avant d’ajouter : « Il se trouve que, quand on est ministre, on n’est plus simplement un homme animé par ses passions ou sa mauvaise humeur, ou par son indignation. »

« J’ai indiqué à l’ensemble de mes ministres qu’il fallait systématiquement penser à cette question de l’exemplarité, pas seulement au titre des fonctions qu’on occupe, mais parce que justement lorsque vous êtes ministre, vos actes, vos propos, votre façon de réagir, parfaitement humaine, n’est jamais interprétée (…) comme simplement humaine, mais toujours dans le cadre de ces fonctions. »

Interrogé par ailleurs sur la plainte du ministère du travail contre la publication de documents dans Libération, M. Philippe a assuré qu’il ne s’agissait pas de « brimer la presse ». Ce n’est « en aucun cas un message dirigé contre la presse qui a non seulement un devoir d’information, mais une envie légitime d’informer » :

« Je ne la critique pas, ce n’est pas le sujet. Je dis simplement aux fonctionnaires qu’ils doivent être respectés, mais que pour être respectés, ils doivent aussi respecter les obligations qu’il leur échoit par le statut de fonctionnaire. »