Le ministre de la justice et président du MoDem, François Bayrou, le 11 juin à Pau. | Bob Edme / AP

« Sûr de l’issue et des preuves qui seront immanquablement apportées. » Le ministre de la justice, François Bayrou, s’est montré confiant mardi 13 juin sur les suites de l’enquête relative aux assistants parlementaires européens de son parti, le MoDem.

Dans son édition du mercredi 14 juin, Le Canard enchaîné évoque le cas de sa secrétaire particulière, Karine Aouadj, qui, en 2010, aurait signé un avenant à son contrat faisant d’elle l’assistante parlementaire locale de la députée européenne Marielle de Sarnez. La moitié, puis les deux-tiers de sa rémunération, ont dès lors été réglés par le Parlement européen, le reste par le MoDem, souligne l’hebdomadaire satirique.

Or selon des sources de l’entourage de M. Bayrou citées par le journal, Mme Aouadj était la « collaboratrice personnelle » de ce dernier jusqu’en 2014 et « n’a jamais travaillé pour l’Europe ». Sollicité par la presse sur ces révélations lors d’un déplacement dans le Pas-de-Calais, le patron du MoDem et garde des Sceaux a déclaré :

« Il y a une enquête et l’enquête établira les faits. Et je sais, moi, pour avoir confiance dans les magistrats et pour savoir la réalité de ces choses, qu’il n’y aura aucun problème pour que les magistrats disent ce qu’il en est. Moi je protège l’indépendance de la justice et j’ai confiance en elle. »

Enquête préliminaire

Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour « abus de confiance et recel » pour déterminer si le MoDem a salarié des employés en les faisant passer pour des assistants parlementaires européens. Elle fait suite au signalement reçu par la justice, d’un ex-collaborateur du parti, sur la réalité de son emploi comme assistant parlementaire auprès de l’ancien eurodéputé centriste Jean-Luc Bennahmias.

L’enquête doit s’attacher à examiner d’autres cas, Radio France notamment ayant affirmé que « sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem », notamment au profit de Marielle de Sarnez, ministre des affaires européennes, et Sylvie Goulard, ministre des armées. Alliée à Emmanuel Macron depuis février, la formation conteste et assure avoir respecté « toutes les règles ».