Saïf Al-Islam Kadhafi, lors de son audience dans un tribunal de Zentan, ville de Libye contrôlée par des opposants au gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli, le 25 mai 2014. | STRINGER / Reuters

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé mercredi 14 juin l’arrestation immédiate de Saïf Al-Islam, fils de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Un groupe armé libyen affirme en effet l’avoir relâché.

Le mandat d’arrêt délivré à son encontre en 2011 pour crimes contre l’humanité « est toujours en vigueur et la Libye est tenue de procéder immédiatement à l’arrestation de M. Kadhafi et de le remettre à la CPI », a déclaré Fatou Bensouda dans un communiqué.

D’après le parquet libyen, Saïf Al-Islam est toujours recherché par les autorités judiciaires de Tripoli, où il avait été condamné à mort par contumace en juillet 2015 pour son rôle dans la répression du soulèvement contre son père.

Loi d’amnistie

Il n’avait pas assisté au procès, dénoncé comme expéditif par l’ONU et des ONG, puisqu’il était détenu depuis novembre 2011 par un groupe armé de Zenten, à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli. Or ce groupe armé, la Brigade Abou Bakr Al-Sadiq, a affirmé samedi que Saïf Al-Islam avait été libéré en application d’une loi d’amnistie promulguée par les autorités non reconnues sises dans l’Est libyen. Celles-ci s’opposent au gouvernement d’union nationale (GNA), installé à Tripoli.

Le bureau du procureur de Tripoli a estimé que la nature des crimes dont a été reconnu coupable le fils de Khadafi faisait que ce dernier « ne pouvait pas bénéficier d’une amnistie ». Le GNA n’a fait aucun commentaire jusqu’à présent.

Recherche active

« Nous vérifions à l’heure actuelle ces informations et prenons les mesures qui s’imposent pour déterminer où se trouve M. Kadhafi », a précisé la procureure de la CPI. Fatou Bensouda a invité les autorités libyennes, le Conseil de sécurité de l’ONU et les Etats concernés à transmettre « tout renseignement pertinent dont ils disposeraient ».

Dans son mandat d’arrêt lancé le 27 juin 2011, la CPI accuse Saïf Al-Islam d’avoir joué un « rôle-clé dans la mise en œuvre d’un plan » conçu par son père visant à « réprimer par tous les moyens » le soulèvement populaire.

Il était le fils le plus en vue de Mouammar Kadhafi, qui a dirigé la Libye d’une main de fer pendant quarante-deux ans. Au total, trois des sept fils de Kadhafi sont morts pendant le soulèvement. L’un des survivants, Saadi, est toujours jugé en Libye pour son implication présumée dans la répression et le meurtre d’un ancien entraîneur de football.