Jean-Marie Le Pen en octobre 2016. | PHILIPPE LOPEZ / AFP

Le Parlement européen a levé, mercredi 14 juin, l’immunité de Jean-Marie Le Pen et Mylène Troszczynski, tous deux élus frontistes, à la demande de la justice française qui souhaite les poursuivre. Le premier est visé pour des propos présumés racistes en 2009, la seconde pour avoir diffusé sur Twitter un montage photo montrant des femmes voilées.

Les eurodéputés ont estimé n’avoir aucune raison de soupçonner que les procédures judiciaires françaises soient motivées par une volonté d’entraver l’exercice du mandat des deux élus concernés, et ont donc approuvé la levée de leur immunité dans un vote à mains levées.

Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front national, est mis en cause pour avoir déclaré sur RTL, en août 2009, que « 90 % des faits divers ont à leur origine soit un immigré soit une personne d’origine immigrée ». Il est visé par une information judiciaire ouverte pour « diffamation publique » à caractère raciste.

Mme Troszczynski est poursuivie par le parquet de Bobigny pour « diffamation publique » à caractère raciste et « provocation à la haine ou à la violence » raciste, pour avoir diffusé sur Twitter, en septembre 2015, une photo de femmes intégralement voilées devant une caisse d’allocations familiales, photo qui s’est avérée par la suite être un montage.

Le cas de Marine Le Pen étudié jeudi

Jeudi, le Parlement européen doit se pencher sur une autre demande de levée d’immunité parlementaire, concernant cette fois la présidente du FN Marine Le Pen, pour une affaire de diffamation à l’encontre du maire (LR) de Nice Christian Estrosi.

Ce dernier reproche à Mme Le Pen de l’avoir accusé, en mai 2015 sur i-Télé/Europe 1, de financer l’Union des organisations islamiques de France, dont la dissolution est réclamée par certains responsables politiques, au FN et même à droite.

« On va enfin pouvoir faire le procès de tous ces élus qui frayent avec les organisations fondamentalistes islamistes ! », a réagi sur Twitter Marine Le Pen, mardi, après l’annonce que son cas serait soumis à la plénière du Parlement cette semaine.

La justice française a également demandé, en avril, la levée de l’immunité de Mme Le Pen dans l’enquête sur le caractère potentiellement fictif des emplois de certains assistants parlementaires du FN. La demande est en cours d’étude selon la procédure habituelle.