Thomas Thabane, leader de la Convention des Basotho, à Maseru, au Lesotho, le 31 mai 2017. | GIANLUIGI GUERCIA/AFP

Le vainqueur des élections générales anticipées du 3 juin au Lesotho, l’ex-premier ministre Thomas Thabane, sera investi vendredi 16 juin à la tête d’un nouveau gouvernement de coalition, a-t-on appris mercredi de source officielle. « Une cérémonie d’investiture du premier ministre élu aura lieu au stade Setsoto » à Maseru, la capitale, a annoncé le secrétaire général du gouvernement, Lebohang Ramohlanka, dans un communiqué.

Le parti de M. Thabane, la Convention des Basotho (ABC), s’est imposé lors du scrutin du 3 juin en emportant 48 des 120 sièges du Parlement local, devant celui du Premier ministre sortant, Pakalitha Mosisili, qui n’en a décroché que 30. Pour obtenir une majorité absolue, sa formation a annoncé la signature d’un accord avec l’Alliance démocratique, le Parti national basotho et le Congrès réformé du Lesotho. A eux quatre, ces partis totalisent 63 sièges, soit deux de plus que le nombre requis pour la majorité absolue.

Coup d’Etat manqué

Agé de 78 ans, Thomas Thabane retrouve la tête du gouvernement trois ans après en avoir été chassé par un coup d’Etat manqué de l’armée, très influente dans le pays, en août 2014. En exil en Afrique du Sud, il était brièvement revenu dans son pays en 2015 pour des élections législatives lors desquelles il avait été battu par Pakalitha Mosisili. Ce n’est qu’en février 2017 qu’il s’est réinstallé au Lesotho.

La tâche de son gouvernement s’annonce difficile dans un pays où l’instabilité politique récurrente a contraint les électeurs lesothans à voter trois fois en cinq ans. « Nous avons parfaitement conscience de l’ampleur du travail à accomplir pour la paix, la stabilité, la reprise économique et la prospérité », a déclaré Thomas Thabane la semaine dernière en annonçant la formation d’une coalition.

Instabilité politique

« La priorité du gouvernement devrait être de tenter de maîtriser l’armée pour éviter l’escalade de l’instabilité politique », a souligné Mafa Sejanamane, analyste politique à l’université du Lesotho, après la victoire de la Convention des Basotho. « Le commandement des forces nationales de défense est au cœur de cette instabilité », a-t-il précisé à l’AFP, tandis que des observateurs mandatés par la Communauté des pays d’Afrique australe (SADC) ont mis en garde, à l’issue du scrutin, contre toute « ingérence militaire ».

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