Au-delà des législatives, son objectif serait de revenir en 2019 pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle. | MARCOS BEINDICCI / REUTERS

En retrait depuis la fin de sa présidence (2007-2015), l’ex-présidente argentine Cristina Kirchner (64 ans) annonce son retour : elle a fondé un nouveau mouvement et elle a l’intention de briguer un siège de parlementaire aux élections législatives d’octobre. En cas de victoire, elle bénéficierait d’une immunité, qui lui serait bien utile.

Ribambelle d’affaires

L’ancienne avocate est mise en examen dans plusieurs dossiers. Elle doit être jugée pour un délit financier qui fait polémique, l’affaire dite du « dollar futur ». Elle est inculpée dans deux affaires de corruption pour des marchés publics truqués et le versement de dessous-de-table. Si elle parvient à être élue, elle pourrait être jugée et condamnée, mais pourrait ne pas être emprisonnée.

Dans la province de Buenos Aires, où réside près de 40 % de l’électorat, les sondages attribuent 30 % des suffrages à l’ex-présidente. Malgré les accusations de corruption la visant, elle et son gouvernement, sa cote dépasse même 40 % dans les banlieues populaires de la capitale argentine.

Dans ces zones, les habitants regrettent les généreuses subventions de l’Etat durant les mandats des présidents Nestor (2003-2007), puis Cristina Kirchner (2007-2015) et souffrent de l’inflation, qui a atteint 40 % en 2016.

Afin de réduire le déficit budgétaire du pays estimé à au moins 6 % et relancer la 3e économie d’Amérique latine, le successeur de Mme Kirchner, le président Mauricio Macri (centre droit), a lancé des réformes douloureuses pour le pouvoir d’achat des Argentins.

Création d’une nouvelle formation politique

Cristina Kirchner aurait logiquement dû participer aux primaires du Parti justicialiste (PJ), colonne vertébrale du mouvement fondé par le général Juan Domingo Peron dans les années 1950, et qui était le pilier de la coalition du Front pour la victoire (FPV, centre gauche), au pouvoir de 2003 à 2015.

Mais Mme Kirchner a préféré fonder Union citoyenne, un mouvement à part pour éviter un duel potentiellement coûteux électoralement avec son ex-ministre des transports Florencio Randazzo, devenu adversaire et candidat à l’investiture au sein du PJ.

Au-delà des législatives, son objectif serait de revenir en 2019 lors de la présidentielle pour briguer un troisième mandat.

Dans la province de Buenos Aires, principal enjeu des législatives de mi-mandat, en octobre, la coalition gouvernementale Cambiemos se situe à environ 30 % également, tout comme le Front rénovateur (FR, centre droit) de Sergio Massa, qui avait réussi un excellent score lors des législatives de mi-mandat de 2013.