La SNCF travaille à un TGV totalement autonome. Les premières circulations de TGV, dans lesquels le conducteur sera là pour fermer les portes et traiter les éventuels aléas, sont envisagées à l’horizon 2022-2023.

La conduite totalement automatisée « n’existe pas dans le mode ferroviaire », explique Matthieu Chabanel, directeur général adjoint de SNCF Réseau. Car, contrairement aux métros automatiques, les trains circulent sur des voies qui ne sont pas closes, rendant cette technologie plus complexe à mettre en place, notamment du fait de possibles intrusions, ou d’une dose de freinage à adapter à la météo.

Expérimentation de fret sans conducteur

Une première expérimentation de train de fret « drone », c’est-à-dire un train de fret sans conducteur, télécommandé, sera menée en 2019. L’emplacement du conducteur à proximité du train reste à préciser.

Les manœuvres des trains de fret et des TER, depuis et vers les centres de maintenance par exemple, pourront être partiellement automatisées en 2021, car elles ont lieu sur des circuits semi-fermés. Actuellement, elles concentrent « une bonne partie des aléas, une grande complexité, et nécessitent beaucoup d’acteurs », a détaillé Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Transilien.

Passage d’un bout du RER E en semi-autonome

Le prolongement vers l’ouest parisien du RER E, Eole, sera mis en service en 2022, en étant semi-autonome entre Nanterre et Rosa-Parks (19arrondissement de Paris). « Il s’agira du premier système autorisé à faire de l’automatisme sur le réseau ferré national », a précisé Alain Krakovitch.

L’automatisme, baptisé Nexteo, gère les accélérations et freinages, tandis que le conducteur ferme les portes et traite les éventuels aléas. Ainsi, un train pourra passer toutes les 108 secondes, au lieu de 180 secondes actuellement.

La circulation de TGV semi-autonomes est facilitée par le fait que ces trains circulent sur des voies dédiées, avec du matériel homogène. Là encore, la fréquence des trains pourra être améliorée. Par exemple, entre Paris et Lyon, il sera possible d’ajouter 25 % de trains.

A terme, la SNCF vise une conduite automatique du train, sans chauffeur mais avec du personnel à bord.