Le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, lors d’une conférence de presse à Bucarest, dans la nuit du 14 au 15 juin. | Vadim Ghirda / AP

Les sociaux-démocrates au pouvoir en Roumanie ont retiré, mercredi 14 juin, leur soutien au premier ministre Sorin Grindeanu. « Les ministres ont démissionné, M. Grindeanu n’a plus de gouvernement », a déclaré le chef du Parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea à l’issue d’une réunion de sa formation.

Le premier ministre a toutefois immédiatement fait savoir qu’il refusait de remettre son mandat. « Je ne démissionne pas. ll s’agit du gouvernement de la Roumanie (…) nous avons tous une responsabilité envers cela », a-t-il répliqué lors d’une conférence de presse.

S’il campe sur cette position, le PSD semble condamné à devoir déposer une motion de censure contre son propre exécutif. Selon M. Grindeanu, cette crise à une seule explication : le souhait de M. Dragnea « de concentrer tout le pouvoir entre ses mains ».

Amendements au code pénal

M. Dragnea, qui avait mené le PSD vers une écrasante victoire aux législatives fin 2016, avait dû renoncer à briguer le poste de premier ministre en raison d’une condamnation à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale. Il avait proposé M. Grindeanu, 43 ans, pour occuper cette fonction.

Selon plusieurs analystes, un coup de froid intervenu récemment entre M. Dragnea et son ancien protégé serait lié aux réticences du second vis-à-vis d’amendements au code pénal voulus par le premier.

Une tentative d’assouplir la législation anti-corruption avait provoqué, à l’hiver, une vague de protestation d’une ampleur sans précédent depuis la chute du régime communiste. La décision du PSD intervient, en outre, alors que la Roumanie a enregistré la plus forte croissance économique de l’Union européenne au premier trimestre 2017, à 5,6 %.