• Louis Beydts
    La Société anonyme des messieurs prudents (La S.A.D.M.P.)

    Isabelle Druet, Jérôme Billy, Mathias Vidal, Dominique Côté, Thomas Dolié, Orchestre régional Avignon-Provence, Samuel Jean (direction)

Pochette de l’album « La Société anonyme des messieurs prudents », musique de Louis Beydts. | KLARTHE

Quatre hommes, dont un comte octogénaire, se retrouvent à la porte d’une « cocotte » aux exigences financières bien supérieures à leurs moyens respectifs. « Quand une affaire paraît trop chère, on s’associe », propose l’un d’eux. La Société anonyme des messieurs prudents (S.A.D.M.P.) est fondée. Les trois plus jeunes se partageront les six jours de la semaine, le dimanche devenant « le jour du bon vieux ». Créé en 1931 sur un livret de Sacha Guitry, cet opéra-bouffe en un acte a été exhumé en 2006 par la compagnie Les Brigands, dans un arrangement pour cinq instruments qui ne pouvait restituer que de loin les mérites de la partition de Louis Beydts. A l’écoute de l’Orchestre régional Avignon-Provence, dirigé avec goût par Samuel Jean, on en perçoit à tout moment la finesse esthétique (clins d’œil aux références du genre) et l’efficacité dramatique (des cuivres au piano). Nul besoin de support visuel, la distribution (excellente dans les ensembles) brûle les planches… du studio. Pierre Gervasoni

1 CD Klarthe.

  • Pablo Moses
    The Itinuation

Pochette de l’album « The Itinuation », de Pablo Moses. | GROUNDED MUSIC/BACO RECORDS

Il va doucement mais sûrement, ce vétéran du reggae dont le grain de voix, d’une nonchalante douceur, a toujours le même charme unique, immédiatement reconnaissable. Sept ans après The Rebirth, qui marquait effectivement une renaissance après une quinzaine d’années de silence discographique, voici donc la suite. Coproduit par Harrison Stafford (du groupe américain de reggae Groundation), qui signe quatre des onze titres de l’album, The Itinuation séduit autant par le savoir-faire des musiciens (dont Nambo Robinson et Dean Fraser aux cuivres, Robbie Lyn aux claviers, Danny Axeman Thompson à la basse, Desi Jones à la batterie, Dalton Browne à la guitare), que par la qualité des compositions. Des arguments pour donner envie aux plus jeunes d’aller écouter les perles que furent Revolutionary Dream, A Song et Pave the Way, les albums qui marquèrent le début de sa carrière (fin des années 1970-début des années 1980). Patrick Labesse

1 CD Grounded Music/Baco Records.

  • Divers artistes
    The Passion of Charlie Parker

Pochette de l’album « The Passion of Charlie Parker », recueil de compositions du saxophoniste chantées par divers artistes. | IMPULSE!-DECCA/UNIVERSAL MUSIC

Sur le papier, l’idée intrigue : faire interpréter à des chanteuses et chanteurs des compositions du saxophoniste Charlie Parker. Lesquelles relèvent plutôt du be-bop, sont d’abord des instrumentaux et ont rarement été traitées vocalement, et si c’était le cas, plutôt en ayant recours au scat épousant la mélodie. Mais finalement, les thèmes qui figurent dans The Passion of Charlie Parker, chantés par Madeleine Peyroux, Barbara Hannigan, Gregory Porter, Jeffrey Wright, plus parleur que chanteur, Luciana Souza, Kurt Elling, Kandace Springs, Melody Gardot et Camille Bertault, fonctionnent plutôt bien. Généralement en restant proche de l’idiome jazz original, avec quelques développements instrumentaux dans certains cas. En tête des réussites, Ornithology par Madeleine Peyroux, Bloomdido par Luciana Souza, Moose the Mooche par Kurt Elling et, en fin d’album, Au Privave, en français, texte écrit et chanté par Camille Bertault, joli exercice de scat. Sylvain Siclier

1 CD Impulse !-Decca/Universal Music.