Le logo Uber sur une voiture dans les rues de New-York, le 14 juin. | SPENCER PLATT / AFP

Une passagère, violée en 2014 par un chauffeur Uber en Inde, poursuit le groupe américain en justice. Elle accuse ses dirigeants d’avoir obtenu son dossier médical pour la discréditer, ont rapporté jeudi 16 juin les avocats de la victime. Elle avait déjà attaqué la firme à l’époque des faits pour « négligence ». Déjà soupçonné d’agressions par le passé, le conducteur a été condamné à la prison à perpétuité à New Delhi dans le cadre de cette affaire.

Cette fois, l’entreprise de location de voitures avec chauffeur devra donc répondre des chefs de diffamation et non respect de la vie privée. « Après l’agression sexuelle, [Eric] Alexander [alors à la tête des opérations en Asie-Pacifique] s’est rendu à Delhi, où il est arrivé à obtenir le dossier médical de la plaignante, confidentiel et privé, rédigé par les médecins qui l’avaient examinée », détaillent les conseils.

Il a ensuite « montré le dossier [au PDG] Travis Kalanick et à Emil Michael [ex-dirigeant du groupe qui a démissionné lundi] ». Ces derniers auraient alors échangé afin de déterminer si la victime n’avait pas « inventé son agression » pour « nuire » au groupe, affirment les avocats dans le texte de la plainte qui vise nommément les trois responsables.

« Dommages et intérêts »

M. Alexander « ne fait plus partie de l’entreprise », avait souligné Uber la semaine dernière, après que la presse a affirmé qu’il avait obtenu le dossier médical de la jeune femme de 26 ans. La victime exige un procès pour fixer des « dommages et intérêts ». La firme n’a pas répondu aux sollicitations de l’Agence France-Presse.

Le groupe est en pleine tourmente depuis plusieurs mois, faisant face à des démissions et renvois en série sur fond, principalement, d’accusations de sexisme et de harcèlement au travail. Le PDG controversé Travis Kalanick a annoncé mardi qu’il prenait un congé sabbatique d’une durée indéterminée.