Fishbach, Gaël Faye, Juliette Armanet, The Charlatans sont quelques-uns des artistes à l’affiche du concert organisé par France Inter, mercredi 21 juin, à l’Olympia pour la Fête de la musique. Ce spectacle, présenté par Rebecca Manzoni, Michka Assayas et Didier Varrod, sera retransmis intégralement entre 20 heures et 2 heures du matin.

Tout au long de la journée, la radio se mettra au diapason avec des chroniques ou des interviews qui émailleront les émissions dès la matinale. « Cette programmation spéciale est une vitrine de ce que je veux faire en matière de musique », explique Jocelyn Perrotin, directeur de la musique de France Inter depuis la fin de l’été 2016.

Le remplaçant de Didier Varrod – qui est resté à ce poste pendant quatre ans avant de reprendre une activité de producteur-animateur avec l’émission « Foule sentimentale » – marche dans les pas de son prédécesseur, en apportant sa touche. « Je suis resté dans la prescription et l’accompagnement des artistes français, mais j’ai lancé une petite évolution », indique M. Perrotin.

« L’auditeur a envie de rester dans l’air
du temps, et Inter doit être prescripteur »

Il a ainsi ajouté des titres rock au sein d’une playlist de 80 nouveaux titres dans lesquels les programmateurs peuvent puiser. « Je voulais développer un axe autour du rock, car France Inter possède une forte audience dans les grandes villes, et je pense qu’avec cette musique on peut encore recruter sur les 35-49 ans. Les gens qui ont écouté Bernard Lenoir [animateur sur France Inter jusqu’en 2011, spécialiste du rock] doivent aussi se retrouver dans la station », précise-t-il.

Autre évolution, Jocelyn Perrotin veut développer la part des musiques urbaines. « Nous ne devons pas uniquement nous intéresser à ceux qui proposent des titres très littéraires, mais aussi à des rappeurs comme Nekfeu. Ce genre est un véritable phénomène de société, et France Inter ne peut en rester à l’écart », estime-t-il. Enfin, la part des musiques du monde a été augmentée. « C’est important au moment où les idées du repli sur soi se développent », juge-t-il. Jocelyn Perrotin travaille également à ce que l’électro soit « mieux représentée ». Outre le DJ Kiddy Smile, qui sera à l’affiche de la Fête de la musique, France Inter s’intéresse à des groupes comme The Blaze ou Petit Biscuit.

« Extension sur le digital »

La musique est aussi un moyen pour la station de changer son image. « Nous restons une radio de contenu, mais la musique participe à son rajeunissement, car l’auditeur a envie de rester dans l’air du temps, et Inter doit être prescripteur », observe M. Perrotin, qui veut aussi se servir du numérique afin d’attirer un nouveau public. Ainsi, la playlist de la station est désormais disponible sur la plupart des plates-formes de téléchargement. « Elles ne sont pas forcément les ennemis de la radio. Je regarde comment il peut y avoir une extension sur le digital des émissions, de notre playlist… »

Certaines chroniques peuvent être transformées en capsules pour être diffusées sur les réseaux sociaux. Des playlists événementielles sont présentes sur les plates-formes. Par exemple, Jocelyn Perrotin a demandé à Jacques Vendroux, le patron des sports de Radio France, ou à Laure Adler de créer leur propre playlist. Tandis que Philippe Collin, animateur du magazine dominical sur le sport – « L’Œil du tigre » – en a proposé une pendant Roland-Garros.

A la suite d’une chronique de Rebecca Manzoni et d’une émission de Laurent Goumarre délocalisée sur les lieux de l’exposition « Jamaica Jamaica ! » à la Philharmonie de Paris, une playlist 100 % reggae a été lancée. Celle diffusée à l’occasion du Printemps de Bourges, sur les 40 ans du punk, a déjà été téléchargée par 170 000 personnes. « Ça contribue à modifier l’image toute faite que certains peuvent avoir de France Inter », se félicite Jocelyn Perrotin.