Epreuve du baccalauréat 2017, à Paris. AFP / Martin BUREAU | MARTIN BUREAU / AFP

Souvent boudées des candidats, les épreuves de langues vivantes (LV 1 et LV 2), dont les écrits auront lieu lundi 19 et mercredi 21 juin, peuvent pourtant se révéler essentielles pour gagner quelques précieux points au moment du comptage final. Coefficient 4 au bac L (série littéraire), ces épreuves sont dotées respectivement des coefficients 3 et 2 pour le bac S (scientifique), soit, pour la LV 1, autant que la philosophie ou l’histoire-géographie. Anna Lallmahomed, professeure d’anglais au lycée Pauline-Rolland à Chevilly-Larue (Val-de-Marne) revient sur les erreurs à ne pas commettre dans sa copie. Des conseils qui sont, pour la plupart, valables quelle que soit la langue vivante passée à l’examen.

Lire le sujet en diagonale

L’épreuve de langue vivante, quelle que soit votre filière, comporte deux textes et parfois un document iconographique. La première erreur serait de « ne lire qu’une seule fois le texte, puis de répondre aux questions les unes après les autres sans avoir regardé le sujet dans son ensemble » explique Anna Lallmahomed. L’idéal, si vous en avez le temps, reste de « lire une première fois le texte », puis de lire les questions et de « revenir au texte avec les questions en tête, ce qui permet de guider la seconde lecture ». Lire l’ensemble des questions avant de commencer permet aussi de ne pas « se répéter dans les réponses », par exemple en « répondant à la question trois dans la question deux ».

Essentielle également, « la source », qui donne de précieuses indications sur le contexte : date d’écriture, de parution, parfois le lieu de publication… autant d’indices qui permettent de situer les documents. « Dans l’épreuve d’anglais du bac 2016 par exemple, c’est la légende de la photographie qui permettait de comprendre que tous les documents parlaient de New York, mais beaucoup d’élèves ne l’ont pas vue et sont passés à côté du sujet » rappelle Anna Lallmahomed. Le sujet de l’épreuve, jugés trop difficile, avait d’ailleurs suscité une pétition de candidats au bac mécontents.

Ne pas respecter les consignes

Une fois que vous avez pris le temps de lire et relire le texte et que vous avez en tête l’ensemble des questions, vérifiez bien les énoncés. « Si on demande de justifier, il faut le faire », et attention aux consignes qui peuvent varier d’une question à l’autre : « Si on demande deux citations pour justifier la réponse, il en faut deux, sinon l’élève n’aura pas tous les points », insiste Anna Lallmahomed. Il en va de même pour les limites de mots, qui ne sont pas indicatives. Certains correcteurs peuvent même décider de ne pas lire une réponse qui « dépasse trop largement la limite fixée ».

Dans l’expression écrite, il faut également respecter les « codes » de l’exercice : si c’est un dialogue qui est demandé, le correcteur va attendre « des guillemets et des tirets », ainsi qu’une « ponctuation anglophone ». Normalement c’est au programme, et vous l’aurez vu en classe avant l’examen.

Ne pas rédiger ses réponses

Il est essentiel de faire des « phrases complètes », quitte à « paraphraser la question » : les réponses qui se cantonnent à « yes » ou « no » ne seront pas comptées bonnes. Il en va de même pour les citations. « Certains élèvent ne mettent que le premier et le dernier mot d’une longue phrase lorsqu’on leur demande de justifier. Mais cela ne nous permet pas de savoir s’ils ont clairement identifié les éléments du texte qui répondent à la question, donc ils n’ont pas les points. » Anna Lallmahomed conseille donc d’indiquer clairement la ligne de la citation et de ne pas hésiter à « souligner les mots-clés » de la phrase citée.

Faire de la traduction littérale, voire pas de traduction du tout

Il existe une « erreur fatale » qui agace plus que tout les correcteurs : « Quand les candidats ne connaissent pas un mot dans la langue de l’épreuve, ils le notent en français mais entre parenthèses ou entre guillemets », témoigne Anna Lallmahomed. Le conseil de l’enseignante, si vous ne connaissez pas un mot qui vous paraît essentiel pour votre rédaction, est de le « remplacer par une périphrase », ou tout simplement de « trouver un autre mot, synonyme ».
Attention également aux « faux amis », des mots et expressions qui semblent « transparents » mais ne le sont pas. En anglais, l’exemple « typique » est actually, auquel on attribue souvent, à tort, le sens de « actuellement », alors qu’il signifie « en fait ».

Pour Anna Lallmahomed, la meilleure technique pour rédiger en langue étrangère reste « d’éviter à tout prix de traduire ». « Autant se cantonner à des phrases simples — sujet, verbe, complément —, avec un vocabulaire que l’on maîtrise », conseille l’enseignante. Passer par le français et tenter de le traduire « mot à mot » ne paye pas : « en corrigeant on se retrouve avec des copies où on n’arrive même pas à comprendre ce que l’élève a voulu dire », déplore-t-elle.

Utiliser des abréviations donnant l’illusion d’une bonne maîtrise de la langue

C’est souvent le « défaut des bons élèves » en anglais : si vous regardez films et séries en V.O., vous avez probablement déjà entendu plusieurs fois des expressions du type « wanna », « gonna », « kinda » ou des abréviations comme « don’t » et « can’t ». Si elles sont « tout à fait correctes » et idiomatiques à l’oral, elles doivent être proscrites à l’écrit. Il faut prendre le temps de rédiger en toutes lettres. De la même façon qu’en français, vous ne vous permettriez pas d’écrire « c’est pas » ou « c’est rien », ne contractez pas les négations dans votre copie d’anglais.

Ecrire des généralités

Après la partie compréhension écrite, vous aurez nécessairement une partie rédaction. Prenez votre temps pour formuler vos idées et vos arguments sur un brouillon et surtout évitez de « rester vague ». « On attend des élèves une vision personnelle et argumentée », souligne Anna Lallmahomed. Il faut donc toujours accompagner ses arguments d’exemples précis : tirés des cours, de l’actualité du monde anglophone, de vos lectures ou des films que vous avez vus. Evitez, par contre, de donner des exemples tirés de votre vie personnelle. Vous pouvez donner votre avis, mais « seulement en conclusion ».

Dans la partie expression écrite de l’épreuve, vous aurez le choix entre une rédaction de type « argumentatif » et un dialogue, une lettre ou une page de journal intime. Anna Lallmahomed conseille de « choisir le sujet le plus facile, là où vous avez le plus de choses à dire ». Dans une argumentation, le correcteur attendra un registre de langue « plus formel », avec « une introduction, une conclusion et un plan en trois parties », à ne choisir donc que si on maîtrise les mots de liaison et que l’on a des arguments solides.

Bac 2017 : Le Monde Campus accompagne les lycéens, de l’examen jusqu’aux résultats

Le Monde Campus accompagne les candidats au bac 2017 (bac S, bac ES, bac L et bac STMG), depuis les révisions jusqu’aux résultats, le 5 juillet.

Durant l’examen, du 15 au 22 juin, nous publions chaque jour les sujets dès qu’ils sont rendus publics, une heure et quinze minutes après le début de l’épreuve, ainsi que leurs corrigés en vidéos, en partenariat avec Les Bons Profs.

Vous retrouverez dans l’article ci-dessous, qui sera régulièrement actualisé : toutes les infos pratiques (dates et calendrier complet des épreuves, coefficients) ; des sélections de sites Web, des conseils de révisions et de méthodologie dans les différentes matières, et, pour s’entraîner, des quiz et les sujets présentés au bac 2016 et en avril 2017 à Pondichéry.

Après notre « live » de révisions à J-15, et notre direct du premier jour du bac, jeudi 15 juin, nous vous donnons aussi rendez-vous pour une journée spéciale des résultats du bac, mercredi 5 juillet.

Voici quelques incontournables à lire : les sujets complets de philosophie, leur analyse par une professeure, ainsi que leurs corrigés vidéo, les sujets complets du bac français, les corrigés vidéo, ainsi que notre reportage à l’entrée et à la sortie de l’épreuve.

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