L’épreuve de mathématiques du bac 2017 se déroulera mercredi 21 juin pour les candidats aux bacs S et ES. Peut-on faire des impasses ? Quels sujets d’annales consulter pour s’entraîner ? Que faire si on ne maîtrise pas sa calculatrice ? Est-il nécessaire de détailler ses calculs dans sa copie ? Et d’encadrer les résultats ? Voici les réponses apportées lors d’un tchat sur LeMonde.fr par Bertrand Galliot, professeur au lycée Jean-Baptiste-Say à Paris et directeur pédagogique de Lesbonsprofs.com, site de soutien scolaire partenaire du Monde Campus.

A-t-on quand même les points de la question si notre résultat est faux mais que notre raisonnement est juste ?

Bertrand Galliot : Si la démarche de raisonnement est correcte, ou si les théorèmes utilisés sont adaptés, le correcteur a de fortes chances de donner une partie des points. Mais rien ne l’y oblige !

Ayant un très mauvais niveau en maths, qu’est-ce qu’il faudrait que je sache pour m’assurer un minimum de points ?

Il faut cibler les chapitres dont on est sûr qu’ils vont tomber : les probabilités, et en particulier la loi normale, les fonctions exponentielles, et des calculs basiques d’intégrale. Pour cela, il faut choisir des sujets de bacs passés (annales) en sélectionnant en priorité les sujets de 2017 tombés à Pondichéry et en Amérique du Nord, et ceux de 2016. On constate en effet qu’il y a des « modes » dans les sujets et qu’il faut s’imprégner des questions-types.

Y a-t-il des chances pour qu’il y ait des R.O.C dans le sujet 2017 ?

Les ROC sont les restitutions organisées de connaissances, en bref, il s’agit de démontrer une petite partie de cours. La probabilité d’en avoir est très forte. Les professeurs les abordent au cours de l’année, il faut donc connaître les plus célèbres. Toutefois, même sans connaître la méthode, un élève de niveau convenable doit pouvoir réussir la démonstration avec les indications données dans l’énoncé.

Jugez-vous les sujets de bac en mathématiques difficiles ? Et y a-t-il des sujets plus difficiles que d’autres ?

Il y a bien sûr des sujets plus difficiles que d’autres. Lorsqu’un sujet sort de l’ordinaire, le ministère donne des consignes aux correcteurs pour aménager le barème et ne pas léser les candidats. Si un sujet est difficile, ne surtout pas se décourager, car il est difficile pour tout le monde et la note risque d’être augmentée.

Faut-il apporter équerre, rapporteur, compas ?

Oui, prenez tout si cela vous rassure. Mais il est très peu probable d’avoir à utiliser le rapporteur. Le compas est en revanche essentiel.

Faut-il toujours encadrer ou « stabiloter » les résultats en maths ?

Encadrer, pourquoi pas, « stabiloter », non. Partez du principe que vous aurez le correcteur le plus pointilleux, exigeant. En rédigeant avec beaucoup de clarté et de soin, vous ne serez pas pénalisé.

J’ai eu des mauvaises notes en maths toute l’année… pourtant je travaille tous les week-ends. Est-ce que les correcteurs sont indulgents avec les élèves en difficulté dans cette matière ?

Les correcteurs n’ont accès à aucune donnée sur l’élève lors de l’écrit. En revanche, ils peuvent moduler leur note lors des jurys d’harmonisation : si son dossier est convenable et qu’il lui manque juste quelques points, ils peuvent décider de lui accorder l’examen ou de lui faire passer l’oral.

Doit-on mettre le détail des calculs ?

Oui, c’est fondamental, en particulier depuis que les calculatrices sont très performantes. Pour certains correcteurs, les plus stricts, un calcul sans étape intermédiaire est noté 0.

Comment s’effectue le calcul de la note entre tronc commun et spécialité ?

Il y a un exercice sur 5 points en spécialité, les trois autres sont identiques à ceux du tronc commun, et notés sur 15 points au total. Le coefficient de la note finale sur 20 change : coefficient 9 pour la spécialité, coefficient 7 pour les autres.

Est-ce que l’on risque quelque chose si, lors de l’épreuve de mathématiques, un professeur nous voit en train de regarder sur notre calculatrice des textes entiers de cours ? Bien évidemment, c’est au cas où on aurait un trou de mémoire !

A priori non, puisque il n’y a pas encore de mode examen pour la calculatrice. Ce sera le cas à compter du bac 2018, avec l’obligation d’avoir une calculatrice dotée du mode examen, qui empêche d’avoir accès aux programmes ou textes de la mémoire.

Avoir ses formules dans la calculatrice peut-il être pénalisant ? Est-il préférable de les rentrer pour éviter tout trou de mémoire ?

Rentrer les formules dans une calculatrice prend plusieurs dizaines d’heures, et n’a aucun intérêt sur la mémoire : cela n’aide pas à s’en souvenir. Il est donc largement préférable de faire des fiches de cours, qui permettent d’apprendre dans un temps limité.

En revanche, certains programmes déjà saisis dans la calculatrice (rentrés par l’élève ou téléchargés en ligne) peuvent s’avérer utiles : par exemple, calculer le discriminant d’un trinôme.

Lire aussi : Comment remplir intelligemment sa calculatrice pour le bac 2017 ?

Je ne maîtrise pas ma calculatrice, est-ce gênant ?

Oui, c’est très embarrassant et cela peut faire perdre des points ! En particulier pour les probabilités, où il faut savoir manipuler la loi normale et la loi binomiale. Programmer un algorithme est important, mais n’est pas nécessaire dans tous les sujets. Pas d’inquiétude, l’apprentissage se fait très vite, il suffit de trouver des « tutos » en ligne. Beaucoup de professeurs ont publié des résumés très efficaces.

Depuis des années les professeurs de mathématiques, les classes préparatoires, les écoles d’ingénieurs post-bac soulignent la baisse du niveau en maths. Comment l’expliquez-vous ?

Il y a cinquante ans, peu d’élèves obtenaient le bac, aujourd’hui on approche les 80 % d’une classe d’âge qui obtient un bac. Nécessairement, le niveau a baissé. Mais le niveau global augmente néanmoins puisque les jeunes sont plus nombreux que par le passé à suivre des études supérieures.

Bac 2017 : Le Monde Campus accompagne les lycéens, de l’examen jusqu’aux résultats

Le Monde Campus accompagne les candidats au bac 2017 (bac S, bac ES, bac L et bac STMG), depuis les révisions jusqu’aux résultats, le 5 juillet.

Durant l’examen, du 15 au 22 juin, nous publions chaque jour les sujets dès qu’ils sont rendus publics, une heure et quinze minutes après le début de l’épreuve, ainsi que leurs corrigés en vidéos, en partenariat avec Les Bons Profs.

Vous retrouverez dans l’article ci-dessous, qui sera régulièrement actualisé : toutes les infos pratiques (dates et calendrier complet des épreuves, coefficients) ; des sélections de sites Web, des conseils de révisions et de méthodologie dans les différentes matières, et, pour s’entraîner, des quiz et les sujets présentés au bac 2016 et en avril 2017 à Pondichéry.

Après notre « live » de révisions à J-15, et notre direct du premier jour du bac, jeudi 15 juin, nous vous donnons aussi rendez-vous pour une journée spéciale des résultats du bac, mercredi 5 juillet.

Voici quelques incontournables à lire : les sujets complets de philosophie, leur analyse par une professeure, ainsi que leurs corrigés vidéo, les sujets complets du bac français, les corrigés vidéo, ainsi que notre reportage à l’entrée et à la sortie de l’épreuve.

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