L’armée syrienne a accusé la coalition internationale dirigée par Washington d’avoir abattu l’un de ses avions dimanche dans la province de Rakka (nord), où les troupes gouvernementales sur le terrain se rapprochaient considérablement des forces soutenues par les Etats-Unis. Washington a confirmé ces accusations dimanche soir. L’incident pourrait constituer une escalade dangereuse au moment où les troupes syriennes sont à la lisière de zones de contrôle de forces soutenues par les Américains dans le nord et le sud de la Syrie.

« Agression »

« L’aviation de la coalition internationale a visé cet après-midi un de nos avions de combat dans la région de Resafa, dans le sud de la province de Rakka, alors qu’il menait une mission contre le groupe terroriste Etat islamique », a déclaré l’armée dans un communiqué publié dans la soirée. Le communiqué précise que « l’avion a été abattu et le pilote porté disparu ».

« Cette agression intervient au moment où l’armée et ses alliés progressent dans la lutte contre le groupe terroriste EI qui s’effondre dans la Badiya (désert syrien) sur plusieurs fronts », assure le texte. « Le commandement général de l’armée met en garde contre les graves conséquences de cette agression flagrante sur les efforts visant à lutter contre le terrorisme. »

Avant l’annonce de l’armée, celle-ci avait progressé ces dernières heures et était arrivée aux portes de Resafa, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Rakka, principal fief de l’EI en Syrie.

La guerre en Syrie, qui a fait 320 000 morts en six ans, s’est transformée en un conflit complexe avec la montée des djihadistes et l’implication de puissances régionales et internationales. Après avoir largement avancé dans le Nord, notamment avec la conquête d’Alep, le régime syrien progresse depuis mai dans le centre et le sud du pays et se dirige dorénavant vers l’est.

Il a chassé l’EI de plusieurs zones dans la Badiya et est arrivé le 9 juin pour la première fois depuis 2015 à la frontière irakienne. Il y a encerclé quasiment les rebelles soutenus par Washington et basés au poste frontière d’Al-Tanaf, suscitant la crainte des Etats-Unis qui ont déployé des batteries de lance-roquettes multiples.