Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires, va quitter son poste au gouvernement pour prendre la présidence du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale. | Thibault Camus / AP

Richard Ferrand va quitter le gouvernement d’Edouard Philippe. Selon les informations du Monde, le président Emmanuel Macron a demandé, lundi 19 juin, au ministre de la cohésion des territoires de quitter son poste pour briguer la présidence du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale.

Le chef de l’Etat a reçu M. Ferrand, réélu député dans le Finistère lors du second tour des élections législatives dimanche, avant de s’entretenir avec le premier ministre Edouard Philippe pour « caler le calendrier des prochains jours », selon son entourage. La démission du gouvernement et un remaniement sont attendus très prochainement.

« Le président voulait que Richard Ferrand prenne la tête du groupe car c’est un homme de confiance et d’efficacité », a déclaré une source à l’Agence France-Presse (AFP), faisant valoir que le ministre démissionnaire était « la clé de voûte du mouvement » politique d’Emmanuel Macron.

Richard Ferrand est déstabilisé depuis plusieurs semaines par des révélations sur un montage financier remontant à l’époque où il dirigeait les Mutuelles de Bretagne. Ces révélations, qui comportent de multiples volets, concernent notamment son rôle autour de cet organisme à but non lucratif qui regroupe 70 mutuelles du Finistère pour permettre l’accès et le remboursement des soins à ses sociétaires.

Une enquête préliminaire

La dernière information, révélée par BFM-TV le 8 juin, a permis de montrer que l’installation des Mutuelles de Bretagne dans les locaux appartenant à la compagne de Richard Ferrand a été subventionnée à hauteur de 55 000 euros par de l’argent public. Des pratiques « extrêmement courantes », avait alors défendu le porte-parole de La République en marche, Benjamin Griveaux.

Le parquet de Brest a annoncé le 1er juin avoir ouvert une enquête préliminaire visant ces anciennes activités mais Edouard Philippe avait jusqu’à présent exclu le départ de M. Ferrand du gouvernement, estimant qu’un ministre ne pouvait être poussé vers la sortie qu’en cas de mise en examen.