Après quatre jours de détention provisoire, Marcel Jacob et son épouse, Jacqueline, grand-oncle et grand-tante de Grégory Villemin, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire mardi 20 juin. Selon l’un de leurs avocats, Stéphane Giuranna, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon « a entendu nos arguments sur la faiblesse des charges ».

Les deux époux ne retourneront pas chez eux dans les Vosges, mais seront placés dans deux logements différents à des adresses tenues secrètes dans le cadre de leur contrôle judiciaire. Ils seront soumis à « une interdiction absolue de communiquer avec les médias, sans quoi leur placement en détention provisoire pourrait être immédiatement réordonné », a précisé Me Giuranna.

Cette décision, d’application immédiate, constitue un sérieux revers pour les enquêteurs et le parquet général, qui avait requis le maintien en détention.

Soupçonnés d’être les corbeaux

Les deux septuagénaires, soupçonnés d’enlèvement et séquestration suivis de mort, avaient été placés en détention vendredi. Ils n’avaient jamais été inquiétés jusqu’alors, même si leurs noms apparaissaient au fil des 12 000 pièces du dossier.

Leur arrestation surprise la semaine dernière dans les Vosges a relancé l’affaire, jamais élucidée depuis la découverte du garçon de 4 ans, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984.

Avec eux, l’accusation pense avoir identifié les fameux « corbeaux » et, selon elle, « il y a un élément qui associe ces actes, ces lettres, les appels téléphoniques, l’acte d’enlèvement et la mort de l’enfant », plusieurs personnes ayant concouru à la réalisation du crime.