François Bayrou et Edouard Philippe, le 14 juin, à l’Elysée. | PATRICK KOVARIK / AFP

Il n’est « pas impossible » que le gouvernement, dont la composition doit être annoncée d’ici à mercredi, comprenne de nouveaux membres appartenant au parti Les Républicains (LR), a indiqué mardi 20 juin le premier ministre Edouard Philippe, sur RMC et BFM-TV. Quelques instants plus tard, la ministre des armées Sylvie Goulard annonçait sa volonté de quitter le gouvernement. L’équipe pourrait s’enrichir de nouveaux secrétaires d’Etat, mais « pas trop », a précisé M. Philippe.

Le premier ministre, qui a par ailleurs confirmé la date du 4 juillet pour sa déclaration de politique générale, a dit souhaiter « un gouvernement équilibré », « avec des gens qui viennent de la droite, c’est mon cas, de la gauche, du centre, des gens dont la légitimité ne résulte pas d’un engagement partisan », et « à parité entre la société civile et les élus, et entre les hommes et les femmes ».

« Un gouvernement, c’est un orchestre »

Interrogé sur le « cas Bayrou », Edouard Philippe a déclaré que le ministre de la justice avait « vocation à rester au gouvernement », malgré l’enquête sur les assistants parlementaires du MoDem. « Un gouvernement, c’est un orchestre. On n’a jamais vu un orchestre, surtout un orchestre symphonique, composé avec les mêmes instruments. Chacun vient avec sa personnalité », a fait valoir le premier ministre, après avoir rappelé à l’ordre son garde des sceaux la semaine dernière. M. Bayrou avait appelé Radio France pour se plaindre d’une enquête journalistique sur les assistants parlementaires du MoDem.

Le premier ministre s’est par ailleurs montré favorable à l’introduction d’« une dose de proportionnelle » aux élections législatives. « Je préfère le scrutin majoritaire mais on ne peut laisser en dehors de l’Assemblée nationale des courants politiques puissants. Il faut veiller à ce que des territoires soient représentés », a-t-il affirmé. L’ancien maire du Havre s’est également dit favorable à une baisse du nombre de députés à « 400-420. Mais, même si on passe de 577 députés à 450, ça serait une bonne chose ».

« Notre objectif : sortir de l’état d’urgence »

Sur la question du terrorisme, Edouard Philippe a jugé que « personne ne pouvait se satisfaire » que « quelqu’un qui fait l’objet d’un signalement puisse continuer à bénéficier » d’une autorisation de détention d’armes, après l’attentat raté lundi sur les Champs-Elysées par un homme fiché S depuis 2015.

« Nous devons trouver les instruments légaux et constitutionnels pour continuer à vivre dans un pays qui garantisse les libertés et, en même temps, la sécurité », a fait valoir le premier ministre.

« L’état d’urgence, c’est une disposition légale, notre objectif, c’est d’en sortir. Nous ne pouvons pas vivre durablement dans un état dérogatoire. Nous allons vivre pendant longtemps avec une menace terroriste élevée. La question, c’est de savoir comment nous allons vivre avec ça. »

Par ailleurs, Edouard Philippe a souligné qu’il existait « un risque » que le déficit budgétaire dépasse les 3 % du produit intérieur brut en 2017. Le premier ministre, qui a commandé à la Cour des Comptes un audit sur la situation budgétaire française à l’aube du quinquennat Macron, s’est dit « encore plus dubitatif » qu’avant sa prise de fonctions sur le fait que le déficit soit dans les clous de l’objectif fixé par l’exécutif Hollande pour cette année, à savoir 2,8 % du PIB.