Série documentaire sur France 2 à 23 h 15

Vincent Perez et Clémentine Célarié en 2010, François Berléand en 2016, Sonia Rolland le 13 juin dernier… Ils ont été plusieurs à se prêter au « jeu », à opérer ce « retour aux sources » auquel invite la série documentaire produite par Arnaud Poivre d’Arvor et présentée par Marie Drucker. Une série adaptée du format anglais (Who Do You Think You Are) de la BBC, dont le principe, aussi simple qu’il puisse paraître – conduire une personnalité à mener l’enquête sur ses origines et son histoire familiale –, produit sur chacun des effets divers et complexes.

Barbara Schulz – dernière en date à entreprendre ce voyage en arrière – ne dira pas le contraire qui, confortablement installée dans son canapé, confie : « J’ai bien connu mon grand-père, mais j’avoue ne pas savoir beaucoup de choses sur lui ni sur sa vie. » Avant de reconnaître, à demi-mot : « Je ressens un petit inconfort et une gêne quand on me demande si Schulz c’est allemand. » Découvrir les secrets enfouis, faire ressortir le passé de ce grand-père, ancien soldat de la Wehrmacht, l’armée du IIIe Reich, ne se fait pas sans appréhension : « Je ne sais pas quel rôle il a joué pendant la guerre… », dit-elle.Et pourtant, elle a accepté de courir le risque, d’aller au-devant d’une réponse qu’elle ignore et craint.

La comédienne Barbara Schulz. | © PHARE OUEST

Direction Bar-le-Duc (Meuse), où vivait la grand-mère de Barbara Schulz, Marguerite, dont le père dirigeait l’hôpital. Ce même hôpital où, blessé au pied, sera transféré Werner, un soldat allemand fait prisonnier par les Américains. Il y rencontre Marguerite. Tous deux tombent amoureux et tous deux cachent cette idylle qu’il est préférable de garder secrète. D’autant que la guerre vient de s’achever et que sont traqués les « collabos ».

C’est donc caché que naîtra Christian, le père de la comédienne. Tout comme demeurera cachée cette part allemande de la famille Schulz jusqu’à ce Retour aux sources où celle qui se dit « 25 % allemande » se rend, avec légèreté et émotion, dans la salle des mariages de la mairie de Nancy qui a célébré l’union de ses grands-parents, ou encore à Metz devant l’appartement où son père est né…

Ainsi se dévoile, à travers l’histoire de cette famille, celle d’une France marquée par l’occupation nazie qu’éclairent, pour chacune d’entre elles, historiens et généalogistes. Animé par la bonne humeur et la sincérité de Barbara Schulz, ce voyage dans le temps s’accompagne, hélas, de la voix off de Marie Drucker qui, si elle sait s’effacer au fil du documentaire, n’en apparaît pas moins parfois redondante. Et donc superflue.

Retour aux sources, Barbara Schulz, de Florence Kieffer (Fr., 2017, 85 min).