Des membres de la Minusma à Kangaba, le 18 juin 2017. | MICHELE CATTANI / AFP

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, mercredi 21 juin, à l’unanimité une résolution saluant le déploiement d’une force africaine pour combattre les djihadistes dans la région du Sahel.

Le projet de résolution élaboré par la France a été accepté par la totalité des quinze membres du Conseil, après que Paris et Washington sont parvenus à trouver un accord sur son contenu.

La résolution n’invoque pas le chapitre VII de la charte des Nations unies, autorisant le recours à la force. Une précédente version présentée par la France visait à lui permettre d’« utiliser tous les moyens nécessaires », mais les Etats-Unis s’y sont opposés, jugeant cette formulation trop vague.

Le texte salue le déploiement du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso), mais sans toutefois délivrer un mandat de l’ONU à cette force de 5 000 soldats chargés d’une mission spéciale de contre-terrorisme dans la région.

Ne remplace ni la Minusma ni l’opération « Barkhane »

Cette force qui ne remplace pas celle de l’ONU ou l’opération française « Barkhane » sera basée à Bamako, comme celle de l’ONU, la Minusma. Elle sera dirigée par le général Didier Dacko, précédemment chef d’état-major de l’armée malienne. Un succès de cette force pourrait permettre d’envisager à terme un retrait des quelque 4 000 militaires de Barkhane.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ils ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.