Un attentat a ciblé, jeudi 22 juin, une banque bondée dans le sud de l’Afghanistan, au moment où les clients attendaient de toucher leur salaire à l’approche des festivités d’Aïd el-Fitr, faisant presque une trentaine de morts civils et militaires. L’explosion, qui a également fait une soixantaine de blessés, s’est produite autour de midi devant une succursale de la New Kaboul Bank au cœur de Lashkar-Gah, capitale du Helmand.

Cette province, principale productrice de pavot, est largement sous le contrôle des talibans qui encerclent la ville. Le département des affaires sanitaires du Helmand a affiché un bilan de « 29 morts et 60 blessés » sur sa page Facebook, près de deux heures et demie après l’attentat. Ce bilan a été confirmé à l’AFP par le directeur de l’hôpital gouvernemental Bost, Mullah Dad Tabidar. Selon lui, « le bilan pourrait s’alourdir ». L’opération n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.

« Un attentat-suicide »

Selon un porte-parole du gouverneur du Helmand, Omar Zwak, l’attaque à la voiture piégée a touché une zone qui était sécurisée par les forces afghanes. Pour le correspondant de l’AFP, présent non loin, il s’agissait d’un attentat-suicide. Ce qu’a confirmé le chef de la police provinciale, en direct sur la chaîne de télévision Tolo News : « C’était un attentat-suicide à la voiture piégée, il n’y a pas d’autres attaquants », a-t-il dit. « Les civils et les militaires faisaient la queue pour toucher leur salaire » quand le véhicule a explosé, a-t-il précisé.

La même succursale de la New Kabul Bank avait déjà été attaquée en février, dans les mêmes circonstances au moment du versement des soldes et des salaires. Cette opération, revendiquée par les talibans, avait fait six morts et une vingtaine de blessés.

« Nuit du destin »

Alors que les familles se préparent à célébrer la fin du mois sacré du ramadan et l’Aïd el-Fitr, qui interviendra dimanche ou lundi, l’Afghanistan marque jeudi la « nuit du destin ». Cette période singulière, essentielle pour les musulmans, fait craindre une recrudescence d’attaques de la part des insurgés islamistes, qui pensent gagner le paradis en conduisant des attaques-suicides à ce moment-là.

Le pays a connu un regain de tension et d’attaques ces dernières semaines, dont une, spectaculaire, au camion piégé a fait au moins 150 morts et 400 blessés selon un bilan officiel, le 31 mai dans le quartier diplomatique de Kaboul. Cet attentat, le plus sanglant depuis 2001, n’a pas été revendiqué.