Au Miroir d’eau de Nantes pendant la canicule, le 20 juin. | STEPHANE MAHE / REUTERS

La canicule qui a frappé mercredi 21 juin la France dans des proportions records pour un mois de juin, avec 67 départements placés en vigilance orange, persistera encore jeudi sur la majeure partie du pays, créant un nouvel épisode de pollution à l’ozone.

Le mercredi 21 juin 2017 pourrait « devenir le premier jour de l’été le plus chaud depuis 1945 », avec une température moyenne nationale qui devrait se situer autour de 27 °C, a indiqué le prévisionniste François Gourand à l’AFP. Le chiffre exact sera connu jeudi.

La canicule a conduit à prendre d’ores et déjà des mesures pour les plus vulnérables et contre la pollution.

  • Des températures records

Les fortes chaleurs ont atteint des records en ce premier jour d’été avec 37,5 °C à Toussus-le-Noble (Yvelines) contre 37,1 en 2011, 37,1 °C à Orly (Essonne), contre 37 en 1947, 34,9 °C à Dieppe contre 34,2 en 2001, ou encore 34,6 °C au Touquet, battant les 34,5 en 1976.

La canicule persistera jusqu’à jeudi sur la majeure partie du pays, et des orages éclateront dans l’après-midi sur la moitié est.

Le rafraîchissement ne s’amorcera qu’à partir de vendredi par l’ouest du pays pour s’étendre progressivement au reste du pays. Partout en France, les supermarchés ont été pris d’assaut pour les climatiseurs et ventilateurs.

  • Un épisode de pollution en Ile-de-France et dans le Sud

La canicule a également créé un épisode de pollution à l’ozone. En Ile-de-France, la circulation différenciée est mise en place dès jeudi. La Mairie de Paris a pris des mesures de gratuité des services Velib’et du stationnement résidentiel et la région Ile-de-France active jeudi « le tarif réduit anti pollution », un forfait jour à 3,80 euros dans les transports en commun.

La métropole de Lille a aussi mis en place un « ticket pollution » sur l’ensemble de son réseau de transports. Dans le Sud, la procédure d’alerte à la pollution de l’air à l’ozone a été reconduite pour jeudi par les préfectures des Bouches-du-Rhône, de Vaucluse et du Var, après un premier dépassement du seuil mercredi, selon un communiqué d’Air Paca.

Dans les Bouches-du-Rhône, le préfet a déclenché la procédure d’alerte niveau 1 impliquant une réduction des vitesses maximales de 20 km/h sur l’ensemble du réseau routier, « sans descendre en dessous de 70 km/h », a précisé la préfecture dans un communiqué.

  • Des initiatives rafraîchissantes

Des initiatives ont été prises dans toute la France pour permettre à la population de trouver un peu de fraîcheur. En Seine-Saint-Denis, le conseil départemental a décidé de laisser la quasi-totalité de ses parcs ouverts 24 heures sur 24.

A Paris, un numéro d’appel gratuit a été mis en place pour les sans-abri. L’association parisienne Les Enfants du Canal distribue des bouteilles d’eau aux SDF tandis qu’Eau de Paris offre des gourdes et installe des points d’eau en plus des 1 200 fontaines déjà accessibles gratuitement.

A Bordeaux, une trentaine de personnes sont exceptionnellement mobilisées (contre quatre habituellement) dans le cadre de la plateforme téléphonique mise en place par la mairie pour prendre des nouvelles des personnes âgées.

Au niveau national, la direction générale de la santé a activé cette semaine la plate-forme téléphonique d’information canicule, qui permet d’obtenir des conseils pour se protéger. Face à un épisode caniculaire, les personnes âgées comptent parmi les plus fragiles. C’est pourquoi depuis 2003 les maisons de retraite multiplient les mesures de prévention.

Ainsi, au sein du groupe Korian (qui compte 290 maisons de retraite), avant chaque été, la direction des établissements vérifie « les stocks de bouteilles d’eau, de brumisateurs, de climatiseurs et de solutés en cas de déshydratation », explique le docteur Paul-Emile Haÿ, directeur médical seniors France. Une séance d’informations est également organisée afin d’expliquer les risques liés à un épisode de canicule et la manière de les prévenir.

  • Des écoles surchauffées

Cette chaleur fait souffrir les élèves des petites classes, dont les écoles ne sont pas équipées de climatisation. 35 °C : c’est la température relevée à 8 heures ces derniers jours à l’école Marengo-Périole à Toulouse, dont les parents se sont mobilisés devant l’établissement mercredi pour réclamer des « conditions de vie convenables ». En attendant, ils ont décidé de ne plus mettre leurs bambins en classe.

Même ras-le-bol, selon la FCPE 31, à l’école Alexandre-Fourtanier à Toulouse où certains enseignants font cours à l’ombre à l’extérieur de l’établissement, dont la toiture est en verre. Dans les départements voisins, en particulier dans le Tarn-et-Garonne, des parents retireront leurs enfants à partir de jeudi.

Plus insolite, aux assises de Paris, magistrats et avocats ont été incités à « enlever la robe », « vu la chaleur ». En Creuse, les gendarmes ont mis en garde les automobilistes car le mercure fait fondre le bitume.