A Amsterdam, 24% des trajets se font en transport en commun, et 38% à pied ou à vélo. La politique active de mobilité durable développée par la ville contribue à faire baisser la demande énergétique. | Ron Heflin / AP

Le climat influe fortement sur la consommation énergétique d’une collectivité locale. Cependant, son empreinte carbone dépend avant tout des politiques qu’elle a engagées. Tel est ce qui ressort d’une carte interactive réalisée par le courtier en énergie Utilitywise, basé en Angleterre : elle compare la consommation énergétique par habitant de dix-neuf des plus grandes métropoles européennes.

Carte interactive qui compare la consommation énergétique de 19 des plus grandes métropoles européennes | Utilitywise

Pour consulter la carte, cliquez ici https ://www.utilitywise.fr/2017/06/13/carte-interactive-europeenne

Etablie à partir de données collectées auprès de la Convention des maires pour le climat et l’énergie, et de diverses sources publiques, cette carte indique une grande variabilité de la quantité d’énergie consommée par habitant dans ces agglomérations et de leurs émissions de CO2. Ces deux facteurs ne sont d’ailleurs pas nécessairement corrélés.

Varsovie, par exemple, qui demeure très dépendante d’usines à charbon pour se chauffer et s’éclairer, affiche une empreinte carbone sensiblement plus élevée que la moyenne européenne, alors même que ses habitants consomment peu d’énergie.

A l’inverse, Oslo est assez vorace en énergie. Pour autant, elle affiche une des plus faibles empreintes carbone d’Europe. La capitale norvégienne s’est fixé l’objectif, d’ici 2020, de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 50 % par rapport à 1990 et d’atteindre un bilan carbone quasiment neutre (- 95 %) d’ici à 2030. Grâce à l’énergie hydraulique, qui compte pour 99 % de la production électrique du pays, elle bénéficie d’une électricité verte et peu coûteuse. Et son réseau de chauffage urbain est alimenté par quatre usines d’incinération des déchets. Dans les huit centrales d’appoint, utilisées pendant l’hiver, le fioul a été progressivement remplacé par des biocombustibles et des pompes à chaleur.

« La part des énergies renouvelables, la prépondérance des transports en commun, ou encore la qualité de l’isolation du parc immobilier sont autant de facteurs contrôlables politiquement qui agissent sur l’empreinte carbone et la consommation d’énergie », insiste Brin Sheridan, expert technologique chez Utilitywise.

La politique active de mobilité durable développée par Amsterdam comme par Copenhague, a visiblement un impact sur la demande en énergie, plus basse que l’on pourrait s’y attendre dans ces villes. Ces deux capitales qui, par ailleurs, développent les énergies renouvelables, affichent une consommation énergétique inférieure à la moyenne européenne. Ce qui n’est pas le cas de Paris, dont la demande en énergie reste une des plus élevées en Europe, en raison notamment de la part encore importante des transports dans ses émissions de GES.

Le dernier bilan carbone de Paris présenté en juillet 2016 montrait certes que la ville avait enregistré la plus forte baisse d’émissions dans ce secteur (-39 % depuis 2004) mais qu’il lui restait néanmoins du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de son plan climat : réduire de 60 % les émissions engendrées par les déplacements parisiens intra-muros d’ici à 2020.