Le gouvernement malien a décidé de reporter à une date ultérieure le référendum prévu initialement le 9 juillet sur la révision de la Constitution, a-t-on appris, mercredi 21 juin, de source officielle. Le communiqué gouvernemental ne fournit ni la raison de ce report ni la nouvelle date du référendum.

La révision de la Constitution de 1992, la première depuis vingt-cinq ans, vise notamment à « mettre en œuvre certains engagements de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali » signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement et l’ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du pays. Elle prévoit la création d’un Sénat et d’une Cour des comptes. Le projet de révision constitutionnelle avait été adopté en mars en conseil des ministres et approuvé ensuite par l’Assemblée nationale.

Des milliers de manifestants

Plusieurs manifestations ont été organisées contre cette révision constitutionnelle et la tenue du référendum. La dernière, samedi à Bamako, à l’appel de l’opposition et de la société civile, a réuni des milliers de personnes. « Nous appelons à surseoir au référendum prévu le 9 juillet, par souci d’apaisement. C’est important pour la paix sociale », avait récemment déclaré l’ancien premier ministre malien Moussa Mara à l’AFP.

Les détracteurs du projet estiment que le texte donne « trop de pouvoirs » au président de la République et jugent qu’il est impossible d’organiser le référendum dans le nord du Mali, en raison notamment de l’insécurité liée aux attaques djihadistes, malgré la présence de l’armée et de forces internationales. Le précédent scrutin au Mali, les élections municipales, avait dû être reporté à plusieurs reprises, pour finalement se tenir en novembre 2016 sur une partie seulement du territoire en raison des violences dans le pays, en particulier dans le nord. Dimanche, le pays avait été endeuillé par l’attaque, revendiquée par l’Alliance djihadiste du Sahel, du complexe hôtelier Le Campement, dans la périphérie de Bamako, qui a fait cinq victimes.

Depuis lundi, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a reçu des personnalités, dont des responsables d’institutions, des chefs religieux et de partis politiques, pour des discussions sur la tenue du référendum.