Le Mouvement démocrate (MoDem) a placé certains de ses employés auprès de parlementaires européens lors d’une « période de mauvaise passe », explique François Bayrou dans une interview au journal Sud-Ouest publiée vendredi 23 juin.

Remplacé mercredi par Nicole Belloubet au ministère de la justice après son départ du gouvernement, le président du MoDem, de retour à la mairie de Pau, renouvelle son démenti face aux soupçons d’emplois fictifs d’assistants de députés européens du MoDem. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire début juin pour faire la lumière sur ces suspicions.

« Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là », précise M. Bayrou.

« Pas par hasard »

Dans un article publié jeudi, nous révélions que le parti centriste a utilisé les fonds européens en 2009, après le revers électoral enregistré aux législatives de 2007. Seuls trois députés sont alors élus au Palais-Bourbon, faisant fondre la dotation publique. En 2009, le parti décroche six eurodéputés. Une série d’avenants sont alors signés pour faire basculer des permanents sur des postes d’attachés parlementaires européens. Une quinzaine de contrats litigieux ont été recensés.

Le maire de Pau redit dans Sud-Ouest la « moralité » de la gestion des ressources humaines au MoDem et sa dénonciation d’une campagne mensongère :

« Je pense que tout cela ne vient pas par hasard. Un certain nombre de forces, de puissances qui détestent l’idée d’une loi sur la moralisation de la vie publique agissent. »