LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu, ce vendredi : un chef-d’œuvre du grand opéra à la française à Toulouse ; Picasso au Musée du quai Branly-Jacques Chirac ; des balades contées à Paris ; les festivals Solidays à l’hippodrome de Longchamp et Marsatac à Marseille ; un Festival des écoles du théâtre public à la Cartoucherie de Vincennes ; un parc olympique arty aux Invalides.

ART LYRIQUE. Un grand opéra à la française à Toulouse

« Le Prophète », de Giacomo Meyerbeer. | THEATRE DU CAPITOLE

Fin de saison en beauté et en majesté pour la scène du Capitole de Toulouse, qui présente l’un des chefs-d’œuvre du grand opéra à la française : le fameux mais néanmoins très peu monté Prophète, de Meyerbeer, qui valut à son auteur, en 1872, une gloire passée à la postérité.

Cette vaste fresque politique en cinq actes autour de la figure de Jean de Leyde, chef protestant des anabaptistes, autoproclamé roi de Sion, qui touche au populisme et au fanatisme religieux, n’est pas sans quelque résonance aujourd’hui.

La direction de Claus Peter Flor mènera à bon port les pléthoriques phalanges chorales et orchestrales toulousaines tandis que John Osborn se mesurera au challenge écrasant du rôle-titre, accompagné de la flamboyante Berthe de Sofia Fomina et de la maternelle Fidès de Kate Aldrich. A la régie, Stefano Vizioli, déjà signataire sur cette même scène du drame verdien, Il due Foscari, en 2014. Marie-Aude Roux

« Le Prophète », de Giacomo Meyerbeer. Théâtre du Capitole de Toulouse. Tél. : 06-61-62-13-13. Jusqu’au 2 juillet. De 20,50 € à 109 €.

EXPOSITION. « Picasso primitif » au Musée du quai Branly-Jacques Chirac

« Picasso primitif », une exposition jusqu’au 23 juillet 2017. | MUSEE DU QUAI BRANLY-JACQUES CHIRAC

Oubliez le titre maladroit : voilà une passionnante enquête dans les coulisses de Picasso, qui s’attache à évoquer sa passion précoce pour les arts qu’à l’époque on n’hésitait pas à qualifier de « primitifs ». Masques « nègres », sculptures ibères, statuaire kanake, têtes de bronze du Bénin : l’Espagnol les collectionna très tôt, comme ses amis Guillaume Apollinaire, André Derain, Georges Braque ou Michel Leiris.

L’exposition retrouve mille traces de cet engouement, zoomant dans les photos d’atelier, sondant les correspondances pour déployer une chronologie extrêmement détaillée. Mais l’on resterait sur sa faim sans le second chapitre, qui confronte dessins et toiles de l’éclectique maître avec tapas océaniennes, silhouettes indonésiennes, reliquaires fang et cannes du Gabon.

C’est alors la subjectivité qui est sollicitée, en de stupéfiantes confrontations autour du regard, du cri, du corps monstrueux. Elles mènent à l’apothéose sanguinolente et noire de la dernière salle, consacrée au « ça », cette part la plus obscure de l’inconscient universel qu’a définie Freud. Emmanuelle Lequeux

Musée du quai Branly-Jacques Chirac, 37, quai Branly, Paris 7e. Tél. : 01-56-61-70-00. Jusqu’au 23 juillet.

BALADES. Si Paris m’était conté…

Une balade dans le quartier de Montmartre sur les pas d’un « p’tit Poulbot ». | RACONTERIES DE PARIS

Créée en octobre 2004, l’association des Raconteries de Paris regroupe désormais cinq conteurs et conteuses ainsi que deux musiciens-chanteurs (un tourneur d’orgue de Barbarie et une accordéoniste). Elle propose des balades (entre 2 km et 5 km) et des randonnées (8 km) contées afin de découvrir des quartiers de Paris sous un angle original.

Le vendredi 23 juin, à partir de 19 h 30, Martine la conteuse invite à parcourir le village de Montmartre sur les traces d’un « p’tit Poulbot » et au fil de légendes peu connues comme celle des Dames des Abbesses ou du Blute-Fin, son moulin au destin tragique. Le départ de cette balade se fera à partir du Musée de Montmartre, rue Cortot (Paris 18e).

Le samedi 24 juin à partir de 15 heures, autre lieu, autre ambiance pour une balade dans le quartier Mouffetard, en compagnie de Daniel le conteur et de Vania, le chanteur et tourneur d’orgue de Barbarie. L’occasion de découvrir le Panthéon et ses environs sous un nouveau jour et en chansons. Le point de rendez-vous pour le départ est fixé devant l’église Saint-Médard (Paris 5e). Cristina Marino

« Il était une fois… Montmartre » et « Le Quartier Mouffetard… en musique », deux balades contées par les Raconteries de Paris. Vendredi 23 et samedi 24 juin. Tarifs : 12 €/20 € pour les adultes ; 6 €/10 € pour les 6-10 ans ; tarifs de groupe à partir de dix adultes. Réservation obligatoire au 06-88-97-04-45 ou par mail : raconteriesdeparis@gmail.com.

FESTIVAL. Solidays, week-end musical d’intérêt public

Le festival Solidays se tient à l’hippodrome de Longchamp, à Paris, du 23 au 25 juin 2017. | SOLIDAYS.ORG

Imaginé en 1999 par Solidarité Sida, avec le concours de centaines de bénévoles et la bonne volonté d’artistes acceptant de réduire leurs cachets pour participer à un rassemblement dont les bénéfices sont reversés à des associations de lutte contre la pandémie et à des programmes de prévention et d’aide d’urgence aux malades, Solidays festoie avec éclectisme.

Au programme, entre autres, vendredi 23 : Kungs, La Femme, The Prodigy, Dizzy Brains, Toots & the Maytals, Mac Miller, The Pirouettes… ; le 24 : Kery James, L.E.J., Archive, Octave Noire, Isaac Delusion, House of Pain, The Bloody Beetroots… ; le 25 : Lamomali de M, Petit Biscuit, Sou Wax, Imany, Motivés !, Mat Bastrad, Diplo… Et aussi, quantité de conférences et de rencontres. Stéphane Davet

Hippodrome de Longchamp, route des Tribunes, Paris 16e. Du 23 au 25 juin. 39 €. Programme complet : Solidays.org

FESTIVAL. Marseille, planète du groove avec Marsatac

Fonky Family - Art de rue

Habituellement programmé en septembre, Marsatac se fait plus précocement estival et aussi plus ambitieux avec trois nouveaux lieux de concerts dans le parc Chanot. Sur une affiche plus riche que jamais en groove hip-hop, funk et electro, notons la reformation événementielle, le 23 juin, de la Fonky Family, groupe fondateur (après IAM) du rap phocéen des années 1990.

Au programme également, le 23 : Demi-Portion, House of Pain, De La Soul, Young Fathers, Birdy Nam Nam, The Blaze, Nicolas Jaar, Roman Flügel… ; le 24 : Nova Twins, Die Antwoord, Mr Oizo, Whomadewho, Guirri Mafia, Bon Gamin, Dubfire, Little Simz, Tommy Cash… S. D.

Parc Chanot, rond-point du Prado, Marseille. Les 23 et 24 juin. 38 €. Programme complet : Marsatac.com

FESTIVAL. Découvrir la jeunesse théâtrale de demain à la Cartoucherie de Vincennes et au Théâtre de la Cité internationale

« Le Grain de sable », carte blanche à l’ESAD, dirigée par Morgane Vallée avec des acteurs de la promotion 2017 au Tarmac à Paris, le 2 janvier 2017. | CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE

Ils ont passé trois années sur les bancs de l’une des quatorze écoles nationales supérieures d’art dramatique de France et, avant de prendre leur envol de comédiens, présentent leur « spectacle de sortie » à la Cartoucherie de Vincennes, pendant deux semaines, du 22 juin au 2 juillet. Organisé par le Théâtre de l’Aquarium, ce Festival des écoles du théâtre public a lieu dans différentes salles du site de la Cartoucherie – Théâtre de l’Aquarium, de l’Epée de bois, du Soleil, de la Tempête et Atelier de Paris-Carolyn Carlson – ainsi qu’au Théâtre de la Cité internationale.

Parallèlement aux spectacles (tous en accès gratuit mais sur réservation), des rencontres professionnelles entre artistes, administrateurs, chargés de production, etc., sont proposées par l’association des étudiants Affut. Des ateliers de création rythmeront également cette huitième édition du festival, qui accueille aussi cette année des élèves de l’école suisse l’Accademia Teatro Dimitri, et les apprentis marionnettistes de l’Ecole supérieure nationale des arts de la marionnette (Esnam) de Charleville-Mézières. Sylvie Kerviel

Renseignements et réservations sur Theatredelaquarium.com. Tél. : 01-43-74-99-61. Jusqu’au 2 juillet.

JEUX OLYMPIQUES. Deux jours de rendez-vous conjuguant sports et arts à Paris

PHOTO CORALIE RABBE, ARTISTE OKUDA, ORGANISEE PAR ART AZOI / PAR NIGHT GALLERY / INK ART MOVEMENT

A quelques semaines de l’attribution des JO de 2024, la Ville de Paris, le Comité national olympique sportif français et Paris 2024 transforment ce week-end le cœur de la capitale en un parc olympique arty. Côté musées, le Petit Palais proposera démonstrations et initiations de trampoline (de 10 heures à 20 heures le vendredi, jusqu’à 18 heures le samedi), et, sur les berges de la Seine, des reproductions de chefs-d’œuvre des musées parisiens (Ingres, Chardin, Vigée-Le Brun, Cézanne, le Douanier Rousseau…) serviront de toile de fond aux présentations d’une trentaine de disciplines sportives en présence d’athlètes français.

Côté arts urbains, un monumental plongeoir olympique mis en couleurs par le graffeur Okuda dominera le pont Alexandre-III, et une œuvre collective inspirée par les anneaux olympiques rassemblera les artistes du collectif Frenchkiss (Retro, Lek, Sowat, Zeky, Arnaud Liard, Alexöne, Legz, Apotre, Hobz, Tcheko et Swiz) sur l’esplanade des Invalides (les deux jours, de 10 heures à 19 heures).

Côté arts vivants, l’Académie Fratellini proposera deux spectacles d’acrobatie (aux abords de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor le vendredi à 11 heures et le samedi à 16 heures, et sur le pont Alexandre-III le vendredi à 15 h 45 et le samedi à 11 h 45 et 18 heures). Une lecture des Forçats de la route, d’Albert Londres, sur l’épopée du Tour de France de 1924, sera proposée par Nicolas Lormeau, sociétaire de la Comédie-Française (le vendredi à 13 heures et 15 heures, au niveau de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, à 16 h 30 côté pelouses des Invalides, le samedi). Enfin, une pièce acrobatique et dansée en solo BMX et violoncelle sera présentée par la Cie 3.6/3.4 (à 13 h 30 le vendredi côté sports collectifs, et à 11 heures le samedi côté sports de combat), et un ensemble déambulatoire de 140 musiciens se produira sur le pont Alexandre-III avec un répertoire festif (le vendredi à 19 h 30, le samedi à 14 heures). Emmanuelle Jardonnet

Vendredi 23 et samedi 24 juin, dans le quartier des Invalides.