Les autorités colombiennes ont annoncé l’arrestation de huit personnes, samedi 24 juin, dans le cadre de l’enquête sur l’attentat qui a tué, il y a une semaine, trois personnes, dont une Française, dans les toilettes d’un centre commercial de Bogotá. Ces arrestations ont pu avoir lieu grâce aux images des caméras de surveillance dans le centre commercial Andino, où s’était produit l’attentat à la bombe.

Quatre hommes et quatre femmes ont été arrêtés simultanément à Bogotá et à Espinal, dans le département de Tolima, selon le directeur de la police, le général Jorge Hernando Nieto. Le ministère de la défense colombien a félicité la police et le parquet « pour la capture de huit responsables présumés des actes de terrorisme de Bogotá ».

Le procureur général, Nestor Humberto Martinez, a dit que le parquet « dispose aujourd’hui d’éléments matériels probants » reliant les suspects au Mouvement révolutionnaire du Peuple (MRP). Le MRP est un groupuscule extrémiste qui est passé à l’action armée en août 2016, quand les autorités lui ont attribué deux attentats à la bombe de faible puissance contre des banques de Bogotá.

Une attaque répudiée par les deux guérillas historiques

L’explosion dans les toilettes du centre commercial, le 17 juin, avait tué trois femmes de 23, 31 et 41 ans et fait huit blessés. La Française de 23 ans décédée dans l’attentat, travaillait à Bogotá comme bénévole pour l’ONG Projeter sans frontières, qui s’occupe des jeunes déplacés à cause de la violence, dans ce pays déchiré par un conflit armé long d’un demi-siècle. Sa mère, en visite dans le pays, avait également été blessée dans l’explosion.

Cette attaque, non revendiquée et inhabituelle ces dernières années dans la capitale, avait causé un choc en Colombie, en plein chemin vers la paix avec ses deux guérillas : les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), avec lesquelles un accord a été signé en novembre, et l’Armée de libération nationale (ELN), avec laquelle des négociations sont en cours. Les deux guérillas avaient condamné immédiatement cet acte, disant suspecter des opposants au processus de paix d’en être les instigateurs.